© Cornel Suter
Un chapelet de sommets dans les Préalpes Course à skis par cinq sommets entre Stoos et Muoatathal
900 mètres de montée, 2250 mètres de descente, et ce dans les Préalpes: voici un itinéraire depuis Stoos au ratio alléchant! Une course idéale pour lancer la saison.
Hot and cool, pourrait-on dire: des descentes bouillantes et des montées tranquilles. Les plus tranquilles, ce sont celles que l’on n’a pas besoin d’effectuer soi-même, comme la montée au Chlingenstock. Grâce au télésiège, on se retrouve rapidement à 1935 mètres. Mais les descentes bouillantes dont il était question ne se font sûrement pas sur les pistes qui zèbrent les pentes alentour! Peut-être qu’elles se cachent derrière cette bosse, non loin? Il n’y a que quelques mètres jusque-là, il ne vaut même pas la peine de mettre les peaux. Et effectivement, le Chalberstöckli révèle une pente qui descend sur la cuvette du Böllenloch. L’exposition au nord et l’altitude sont idéales, car dans les prés et les pâturages, il n’y a pas besoin de la même couverture neigeuse que dans les pierriers de haute montagne pour pouvoir avaler de la poudreuse sans rayer ses skis. La course est donc idéale pour le début de la saison, lorsqu’il y a eu deux bons épisodes de chutes de neige, mais que la couche de fond est encore trop fine en altitude ou que la neige est soufflée. Autre avantage, la situation avalancheuse est souvent moins délicate à plus basse altitude qu’en haute montagne, notamment parce que les vents ne soufflent généralement pas aussi fort ici. On enfile donc des habits chauds, on laisse la civilisation derrière soi et on file déjà vers la deuxième cuvette, le Tröliger Boden.
Couru en été, solitaire en hiver
Il est temps de réchauffer un peu ses membres engourdis. On repeaute donc pour monter à Mälchböden. C’est bien sûr dans le froid hivernal que l’endroit est le plus beau, lorsque le soleil bas fait scintiller le givre et que le brun des chalets d’alpage tannés par le soleil contraste avec les environs immaculés. Le domaine skiable de Stoos, les files d’attente en moins, mais de la neige vierge et un décor d’alpage romantique. Le prix à payer pour goûter à cela? Il faut être prêt à enlever plus d’une fois les peaux, par exemple au sommet du Hängst, à 1890 mètres. Au sud, on a une vue plongeante sur Käppeliberg, où, les beaux jours, les skieurs s’arment de patience au fond du petit téléphérique de Lidernen. Au nord, la vue s’étend au loin sur les Mythen et Hoch-Ybrig. Ensuite, on peut s’offrir une nouvelle tournée de poudreuse, un deuxième apéro pour ainsi dire, dans la descente à Geissbützen. La prochaine cuvette, le Laubgarten, s’ouvre devant nous. En été, l’alpage est exploité et les randonneurs sont amassés sur le sentier, car le chemin qui vient depuis Stoos est connu. Cette notoriété est notamment due à l’alpage de Goldplangg, un lieu de retraite facilement accessible et très apprécié en particulier des vététistes. En hiver, cependant, il en va tout autrement. Le blanc est immaculé à perte de vue. Et voilà que s’offre une autre montée préalpine tranquille, avec seulement 300 mètres de dénivelé pour gagner le Driangel.
La célèbre descente du Blüemberg
Depuis ici, on voit très bien comment se profile la suite: une autre descente, une autre petite remontée au Wannentritt, puis la grande descente finale par l’alpage de Goldplangg, fermé, jusqu’à Hellberg, où l’itinéraire rejoint la célèbre descente du Blüemberg. Avec ses 1800 mètres de dénivelé jusqu’à Muotathal, à 606 mètres, c’est la plus longue descente des Préalpes en Suisse centrale. La montée depuis Lidernen-Chäppeliberg, elle, n’est que de 750 mètres. Un ratio pas trop mal non plus, mais dans une ambiance nettement plus alpine. Ceux qui connaissent la région savent que les conditions climatiques qui y règnent sont différentes d’ailleurs. Il y a généralement plus de neige, et surtout jusque tout en bas. Et s’il en manque quand même un peu, les routes forestières aident à rallier la plaine.
1 Chlingenstock (1935 m) - Chalberstöckli (1862 m) - Hängst (1890 m) - Driangel (1789 m) - Wannentritt (1595 m)
En bref: PD, 5-6 h, ↗ 900 m, ↘ 2250 m
Itinéraire: Prendre les remontées mécaniques de Stoos jusqu’au Chlingenstock (1935 m). Descendre quelques mètres sur la piste direction E jusqu’à la selle au P. 1842, puis remonter un peu jusqu’au Chalberstöckli (1862 m). Descendre jusqu’à la route forestière à la limite supérieure du Tröliger Wald. Gagner l’alpage au P. 1409 par cette route forestière (sentier de randonnée en été). Monter à l’alpage (fermé) de Tröligen, puis directement au sommet du Hängst (1890 m) par Mälchböden. Redescendre à Tröligen, puis traverser sous le Mälchstöckli jusqu’au plateau de Laubgarten. Remonter la pente relativement plate jusqu’à la crête et suivre cette dernière direction E jusqu’au Driangel (1789 m). Descendre la pente raide avec quelques arbres jusqu’à Wannen (env. P. 1555), puis remonter au Wannentritt (1595 m). Descendre par Goldplangg jusqu’au Bürgelibach, puis longer le torrent direction NE jusqu’à Hellberg. Enfin, descendre à Muotathal (606 m) par l’itinéraire de descente balisé via Obere Flüelen.
Accès
En train jusqu’à Schwyz, puis en bus direction Muotathal jusqu’à Schwyz, Stoosbahn. Depuis Muotathal, revenir en bus jusqu’à Stoosbahn et Schwyz.
Cartes
CN 1 : 25 000, 1172 Muotathal
CN 1 : 50 000, 246 Klausenpass