Randonnée de rêve dans l'Oberland zurichois. «Haute Route» de la vallée de la Töss
« Haute Route » de la vallée de la Töss
Quel projet l' habitant de la plaine zurichoise épris de randonnées à ski pourrait-il bien imaginer lorsqu' il neige à basse altitude et que le danger d' avalanche dans les Alpes s' ac jusqu' au palier rouge? Il peut se résoudre à un but d' excursion classique et pris d' assaut par la foule. Pourtant, une autre solution s' offre à lui: une « Haute Route » allant de petit sommet en petit sommet, presque inconnue encore, et dont il ne faudrait pas trop claironner l' existence.
Ce merveilleux tour débute à la gare de Fischenthal, à 470 mètres d' altitude, où le tortillard de la vallée de la Töss vient de me déposer. Le froid constitue un avantage indéniable et le brouillard ne me pose aucun problème. Au contraire, car je vais disparaître sous le couvert des bois et en ressortir à de multiples reprises. Dès la première montée par le Langenberg jusqu' au lieudit « Tannen », à 959 mètres, une ambiance irréelle m' en. Mes skis inscrivent leur trace solitaire dans une mer de cristaux de givre aussi gros que le doigt. Je ne résiste pas à la tentation d' en prendre un dans la main. Il fond aussitôt, ce dont j' aurais dû me douter! Alors je m' agenouille pour admirer cette féerie de la nature.
Panorama grandiose Cette randonnée me permet de rêver tout à mon aise. Il faut en effet compter six heures pour la totalité de l' excursion. Nulle part je ne me sens égaré et je peux raccourcir le tour dès que j' en ai envie. Aucun problème d' orientation ne se pose, car l' itinéraire emprunte des chemins de randonnée sur des crêtes conduisant au Hüttchopf. J' aperçois bientôt les premiers rayons du soleil qui se fraient un passage jusqu' à mes pieds entre les branches d' un groupe d' arbres. Nouvel arrêt consacré au silence et à la contemplation. Une ou deux foulées encore et le paysage s' ouvre. Rien n' empêche le regard d' errer de plus en plus loin. Tout d' abord, il plonge au fond de la vallée, puis s' élève au-delà sur le Strahlegg et le Schnebelhorn. Il ne me reste plus que quelques mètres pour atteindre le Hüttchopf ( 1232 m ) où je m' arrête longuement, tant le panorama est surprenant et impressionnant, avec sa succession de collines de même altitude ou presque.
D' un sommet à l' autre Il est midi et mon estomac crie famine. C' est le moment de se restaurer. Une courte descente et une brève traversée de forêt sur un bon chemin me mènent devant l' auberge d' Alp Scheidegg où j' ai prévu de déjeuner. Assis devant une assiette bien garnie, on jouit par beau temps de la salle de ce restaurant, d' une splendide vue sur le lac de Zurich et les Alpes glaronaises. En cas d' intempéries, on peut s' y réchauffer et disputer une partie de cartes avec des amis. Cet établissement est ouvert tous les jours et propose à toute heure un repas chaud et à boire. Sa renommée s' est propagée et l'on n' y sera jamais seul. En cas d' arrivée tardive, on peut rejoindre le fond de la vallée par une courte descente.
Les innombrables cristaux scintillant dans la neige nous plonge dans un conte de fées Ambiance magique...
Photos: David Coulin LES ALPES 1/2004
Aujourd'hui, les descentes ne sont pas spectaculaires. J' arrive rapidement au Wolfsgrueb ( 972 m ). Néanmoins, une véritable Haute Route ne se compose pas seulement de descentes, mais aussi d' un relief et de points de vue variés. C' est le cas pour celle de la vallée de la Töss. L' iti se poursuit par le Schwämi vers le Höchhand ( 1314 m ), éminence nettement plus élevée que le Hüttchopf et éloignée d' une bonne heure du Wolfsgrueb. Sous le soleil de l' après, la lourde charge de neige accumulée sur les branches des arbres glisse peu à peu. Un bruit sourd venant d' en haut m' annonce l' imminence d' une « douche » de neige. Je le préfère de beaucoup au grondement analogue venant du manteau neigeux et signalant un tassement et un danger accru d' avalanche. A plusieurs reprises, les paquets de neige tombent sur moi. Du Höchhand, le regard porte qu' à l' Atzmännig et au Tweralpspitz. Plus loin encore, on distingue le Speer, le Fronalpstock et même le Säntis. Dans ce décor, une brève descente, suivie d' une remontée, me conduit jusqu' au Schwarzenberg. En me baladant ainsi par monts et par vaux, j' ai déjà effectué une dénivellation totale de mille mètres sur dix kilomètres de parcours. A partir de maintenant, il n' y a plus de grimpée, mais seulement de la descente, d' abord jusqu' au Farner, puis sur des pistes de ski jusqu' à Wald, tout en bas dans la vallée, si l' enneigement le permet. C' est là, près du petit train de la vallée de la Töss, que se termine cette Haute Route.
Informations générales Points de départ: gares de Fischenthal ou de Wald. Horaire N o 754.
Itinéraire: de Fischenthal, tirer à droite vers Tannen, via le Langenberg. Suivre ensuite le chemin de randonnée vers Hüttchopf, 1232 m. Brève descente vers une petite selle ( possibilité de retour à Fischenthal via Egg ). Au-dessous de Brandegg, prendre la route d' alpage
La gare de Fischenthal, point de départ de la randonnée Alternance entre larges étendues et forêts Pho to s:
Da vi d Co ulin LES ALPES 1/2004
pour Alp Scheidegg, 1197 m. Auberge d' Alp Scheidegg, tél. 055 246 54 54, alp-scheidegg@bluewin.ch. De là, courte descente vers le Wolfsgrueb, 972 m ( possibilité de descente après la forêt ). Continuer en tirant à gauche par Schwämi, 1087 m, par Höchhand, 1314 m, et, en restant sur la crête, jusqu' au Schwarzenberg, 1293 m ( variante: du Wolfsgrueb, se diriger vers Boalp, 1086 m, et monter directement au Schwarzenberg ). De ce sommet, courte descente quelque peu malaisée à travers la forêt, et traversée sur un bon chemin jusqu' au Farner, 1158 m ( restaurant et domaine skiable ). Descendre jusqu' à Wald par la piste, via Oberholz et Niederholz ( variante: passer par le Farner puis descendre directement sur la gare de Wald par Chrinnen–Zürcher Heilstätte– Naren–Haselstud ).
Cartes: CN 1:25 000, feuilles 1093 Hörnli et 1113 Ricken; CN 1:50 000, feuille 226 Rapperswil. a
David Coulin, Horw ( trad. )
Un vrai plaisir pour le raquetteur
La Haute Route de la vallée de la Töss ne comporte aucune difficulté. Poteaux indicateurs et relief du terrain facilitent l' orientation. Elle se prête non seulement à la randonnée à ski mais aussi à la balade à raquettes. On peut parcourir cet itinéraire en sens contraire, de Wald à Fischenthal. Si ce parcours offre plus de descentes, la vue est moins belle et l'on a toujours le soleil dans le dos.
Sur le Hüttchopf. Des panneaux indicateurs facilitent l' orienta sur cette « Haute Route » de moyenne altitude La vue sur le Säntis, une « vraie montagne », vient couronner cette randonnée dans la vallée de la Töss qui, si elle n' est pas spectaculaire, est très variée Le restaurant Alp Scheidegg, une agréable auberge qui permettra au randonneur de souffler un peu LES ALPES 1/2004
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