Plus de place pour les alpinistes dans les cabanes du CAS
A propos de l’article «Parmi mes plus belles vacances», «Les Alpes» 4/2021
Au-delà du sujet, l’article contient un message stratégique: en promouvant les vacances en famille dans ses cabanes, le CAS veut améliorer leur rentabilité. C’est un objectif légitime, mais il y a toutefois un revers à la médaille. L’article va même jusqu’à le mentionner: «Cela permet d’avoir un peu d’intimité et de ne pas se faire réveiller par les alpinistes qui se lèvent au milieu de la nuit.» J’ai constaté que dans certaines cabanes, l’alpiniste traditionnel était devenu un «facteur perturbateur». Il consomme généralement moins, car il doit se lever tôt le lendemain et doit être en forme. Certaines cabanes du CAS en haute montagne n’accueillent presque que des randonneurs. Le soir, le gardien demande qui veut un «déjeuner randonneurs» (90%) et qui veut un «déjeuner alpinistes» (10%). Souvent, ces cabanes affichent complet des mois avant la saison de randonnée. Les montagnes du coin sont très peu gravies, car les alpinistes ne trouvent plus de place pour passer la nuit. Ils ne peuvent en effet fixer leur objectif que quelques jours avant la course. Même les guides avec des clients n’obtiennent plus sans autre une place. On ne peut pas le reprocher aux équipes des cabanes: les randonneurs viennent même si les conditions en montagne ne sont pas optimales, ce qui constitue un meilleur attrait commercial.
J’aimerais bien que le CAS et ses sections définissent plus en détail quelle clientèle ils aimeraient attirer dans quelles cabanes et à quel moment. N’oublions pas que les cabanes du CAS ont été construites pour servir de point de départ pour des courses d’alpinisme, et pas comme objectif de randonnée. Bien sûr, les temps changent, les besoins aussi. Mais toutes les cabanes ne conviennent pas pour accueillir uniquement des randonneurs et des vacanciers. Certaines sont faites pour les alpinistes.