L’été de la randonnée en montagne peut commencer! Cinq suggestions issues du manuel de formation du CAS

Qui délaisse les chemins de randonnée balisés en jaune pour s’aventurer sur les sentiers de montagne blanc-rouge-blanc doit répondre à des exigences, planifier sa course et connaître les dangers. Le manuel de formation du CAS Randonnée en montagne / Randonnée alpine apporte une base théorique complète, dont voici une brève sélection:

Une planification sérieuse permet de savoir si la randonnée est en principe réalisable, d’éviter des situations désagréables et de grossières erreurs de décision et de proposer des alternatives si tout ne se passe pas comme prévu. Une bonne planification implique : d’obtenir une vue d’ensemble de la randonnée, d’identifier la durée et les exigences, d’intégrer les caractéristiques du terrain, d’identifier les passages clés et de définir les points décisifs, de préparer des alternatives et des variantes, de tenir compte des facteurs humains et d’évaluer les risques.

Une auto-évaluation honnête et une évaluation objective permettent de savoir ce que l’on peut réaliser de manière réaliste et quels objectifs on peut atteindre avec plaisir. Pour les trois niveaux «moi», «nous» et «montagne», il convient de répondre à une série de questions afin de décider si la randonnée est dans le vert et donc réalisable, s’il y a des risques calculables ou si le danger est trop élevé et donc la randonnée irréalisable.

Les chemins de randonnée pédestre balisés en jaune ne posent pas d’exigences particulières. Les sentiers de randonnée en montagne sont balisés blanc, rouge, blanc. Pour les emprunter, il faut avoir le pied sûr, ne pas être sujet au vertige et être en bonne condition physique. Ils sont pour la plupart raides et étroits ainsi que parfois exposés. Les sentiers de randonnée alpine balisés blanc, bleu, blanc sont encore plus exigeants et traversent parfois des névés, des glaciers, des éboulis ou des pierriers ainsi que des rochers avec de courts passages d’escalade. Il n’y a pas toujours de tracé et à partir du degré T5, le balisage est rare, voire inexistant. L’échelle de randonnée du CAS classe les sentiers de randonnée dans les degrés de difficulté T1 à T6. Ceux de randonnée en montagne se situent dans la fourchette T2 - T3. A partir de T4, il s’agit de sentiers de randonnée alpine.

Deux exigences importantes pour la randonnée en montagne et la randonnée alpine sont un pied sûr et l’absence de vertige. Avoir le pied sûr désigne la capacité à marcher sans s’encoubler, avec précision et en toute sécurité. L’absence de vertige signifie que l’on peut se déplacer de manière assez décontractée dans des terrains abrupts et des passages aériens, sans être trop intimidé par le fait d’être exposé. En randonnée, il est également important de maîtriser son chrono. En montée, on parcourt 400 mètres de dénivelé en une heure, en descente 800 mètres et en plaine, on avale 4 kilomètres. Il convient de ne pas oublier les pauses qui ne sont pas comprises dans ces données: une courte toutes les 50 à 90 minutes, et une longue toutes les 3 à 4 heures.

Outre les dangers subjectifs - comme une mauvaise auto-évaluation, un manque de forme physique, un équipement insuffisant ou les incitations délicates des médias sociaux - il y a les dangers objectifs. Dans les terrains raides et abrupts, le moindre faux pas peut provoquer une chute. Les vieux névés sont par principe délicats, les avalanches existent aussi en été et les chutes de pierres sont un danger latent auquel il faut s’attendre en tout temps. En montagne, les orages sont à éviter et l’obscurité, même si elle n’intervient pas par surprise, peut représenter un défi de taille.

Evoluer en groupe comporte quelques écueils. Les décisions prises démocratiquement peuvent s’avérer problématiques. En effet, le groupe peut donner un sentiment de sécurité trompeur, il peut y avoir une pression du groupe ou la responsabilité peut être mal définie. Si l’on est conscient de ces mécanismes, modèles de pensée et pièges, il est plus facile de les éviter.