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Au point de rencontre de trois pratiques Le Luisin en traversée par l’arête de la Golette

Se hisser au sommet de cette montagne emblématique de la région de Salvan procure un plaisir subtil mêlant tour à tour randonnée, alpinisme d’arête et bel itinéraire blanc-bleu-blanc pour la redescente.

Massif du Mont Blanc, glacier du Trient, Dents du Midi se reflétant dans le lac de Salanfe… La vue est magnifique et change à chaque pas ou presque. En cette matinée ensoleillée d’août, loin de la canicule qui sévit en plaine, on ne peut pas toujours jouir de ces panoramas autant que l’on voudrait, car l’attention est de mise sur la belle arête nord-est de la Golette.

Sur cet itinéraire menant vers Le Luisin, iconique sommet de la région de Salvan-Les Marécottes, une plaque mortuaire, vissée dans le rocher, le rappelle. Il y a bien longtemps, quatre alpinistes ont perdu la vie ici même. L’itinéraire semble avoir été rééquipé en profondeur depuis. Les puristes telle la première de cordée du jour s’en indigneront un peu.

La marche d’approche constitue déjà un bel échauffement. A proximité du col de la Golette, un immense névé ayant survécu à l’hiver rappelle que la zone est un «trou à neige» bien connu, propice au freeride et au ski de randonnée. Les frères Falquet ou l’enfant du pays, Jérémie Heitz, en savent quelque chose. L’arête se laisse déguster. Passages faciles et plus délicats s’enchaînent harmonieusement. Chaussons d’escalade de rigueur! Il faut par endroits désescalader. On évitera d’y traîner lorsque des orages sont annoncés en soirée. Ils se révèlent immanquablement dévastateurs ici pour qui serait encore sur cette arête au rocher lichéneux.

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On est ici à l’exact point de rencontre entre la randonnée, la randonnée alpine et l’alpinisme.

Sur la fin, on aperçoit en face les randonneurs qui finissent d’escalader lentement la longue arête sud-est équipée d’une kyrielle de grosses cordes et d’échelles. Elle servira d’itinéraire de choix pour la descente. Une aventure en soi qui met à rude épreuve genoux et quadriceps…

Au sommet, une croix et une station météo se font concurrence. Un couple radieux arrive du vallon d’Emaney, et trois amis suants font de même depuis l’itinéraire blanc-bleu-blanc des Fleuriers. On est ici à l’exact point de rencontre entre la randonnée, la randonnée alpine et l’alpinisme.

Carnet pratique

Le Luisin (2786 m) par l’arête de la Golette (arête NE)

En bref
AD- (4b), montée: 5-6 h 30, descente: 1 h 30-2 h, ↗↘ 1100 m

Itinéraire
Depuis la station supérieure de la télécabine Les Marécottes – La Creusaz, suivre le sentier de randonnée (T2) qui mène au col de la Golette (2470 m). De là, suivre l’arête NE du Luisin jusqu’au sommet. Descente: par l’arête SE des Fleuriers, balisée blanc-bleu-blanc et sécurisée par des cordes et des échelles, ou, plus long, mais moins difficile, par le col, puis l’enchanteur vallon d’Emaney (2 h à 2 h 30).

Accès
En train jusqu’aux Marécottes (Mont-Blanc Express) via Martigny. De là, en télécabine jusqu’à La Creusaz (télécabine fermée jusqu’en décembre 2024 en raison de travaux). La Creusaz est aussi accessible à vélo par une route goudronnée.

Equipement
Casque, baudrier, corde de 40 m pour la désescalade, dégaines, quelques sangles et éventuellement des friends moyens (pas absolument nécessaires, car la voie est bien équipée).

Meilleure période
Juillet-octobre

Cartes
CN 1 : 50 000, feuille 282 Martigny
CN 1 : 25 000, feuille 1324 Barberine

Hébergement

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