Ringelspitz / Piz Barghis 3247 m Archives d’itinéraires
Le Ringelspitz est le point culminant du canton de Saint-Gall. Bien éloigné d’autres sommets plus hauts, il offre une vue au loin quasi inégalée, qui s’étend du Wetterstein et des montagnes de l’Ötztal au Weisshorn en Valais et aux sommets enneigés des Alpes bernoises, de l’Adamello au sud jusqu’aux sombres hauteurs de la Forêt-Noire. Fait plutôt surprenant, tout le versant nord du massif du Ringelspitz, y compris la tour sommitale et le glacier, fait partie de la Panäraalp et est privé.
Comme pour son voisin qui s’élève à l’ouest, la tour sommitale du Ringelspitz est en verrucano, une roche ancienne verdâtre avec des stries plates qui repose sur une large base abrupte constituée de flysch schisteux et est séparée de cette dernière par une bande jaune pâle de dolomie et de calcaire, bien visible depuis le sud et l’ouest. Deux tours jumelles à l’aspect téméraire forment le sommet, où trônent une croix et un livre. Au sud-ouest descend une arête dentelée, le Tschepgrat, tandis qu’à l’est, de l’autre côté d’une brèche, s’élève le sommet arrondi du Vorder Ringel. Depuis le sud, l’«arête centrale» monte jusqu’à cette brèche.
Au pied nord de la tour s’étend un plateau neigeux qui luit loin à la ronde, le Ringelfirn. Au sud-est vivote le raide Taminsergletscher, sillonné de quelques crevasses. Au sud-ouest, des pentes d’éboulis de schiste abruptes descendent vers le Val Lavadignas.
Dans les années 1990, une grande partie de la paroi est de la tour sommitale s’est effondrée sur le Taminsergletscher, emportant avec elle l’ancienne voie normale. L’ascension de la tour à proximité de l’arête nord-est, autrefois d’un niveau II-, est désormais exposée et un peu plus difficile (courts passages en III+), et on ne peut exclure que la difficulté augmente encore à la suite d’autres petits éboulements.
Quatre itinéraires sont principalement utilisés: de la Ringelspitzhütte, la voie qui remonte l’arête centrale et, en hiver, sa variante par le couloir; du sud, (Bargis, Ringelspitzhütte), la voie par la vire «Tschepband»; du côté de Calfeisen (Schräawisli), la voie en glace par le Glaseregg et en rocher par le Risegg. On gravit la tour sommitale presque exclusivement par l’arête nord-est. Ceux qui trouve que l’escalade est trop exposée pourront se rabattre sur le Vorder Ringel (3225 m), qui est aussi un très beau sommet. Les autres voies ne sont que rarement parcourues, car elles comprennent des passages difficiles dans du rocher de piètre qualité. Il s’agit en particulier de la voie d’escalade par le Tschepgrat (Th. Montigel, 21 octobre 1906), des voies et variantes par les arêtes de la face nord (par exemple par l’arête nord-est [Robert Helbling avec J. Sprecher, 23 septembre 1900]) et de l’ascension du Vorder Ringel par les Panärahörner.