Le Liskamm constitue un des massifs les plus impressionnants de toutes les Alpes. Il frappe par son altitude remarquable, mais aussi par ses glaciers (encore) monumentaux. Uniquement le versant S du sommet W présente une paroi rocheuse, le reste du Liskamm est entièrement recouvert d’une carapace de glace aux airs arctiques. Tandis que sur le versant N les masses de glace s’écoule dans le Gornergletscher par le Zwillingsgletscher et le Grenzgletscher, le Lysgletscher sur le versant S est un phénomène assez rare : jusqu’à il y a quelques années sa langue descendait jusqu’à une altitude de 2300 mètres (Alp Soalze). Ceci est effectivement assez étonnant pour un glacier orienté plein S. Mais : le Liskamm est malheureusement très délicat ! Cela fait longtemps qu’il porte le surnom de « cannibale ». Plusieurs accidents graves dans la traversée lui ont valu ce surnom pas très flatteur. L’arête est en général très fortement marquée par le vent et cornichée. Des cassures de corniches sont à l’origine d’accidents tragiques qui ont parfois entraîné la chute de toute une cordée. Ce phénomène semble malheureusement se répéter au Liskamm. Sur ce vaste terrain, l’orientation devient problématique en cas de brouillard ou de mauvais temps. Un maniement de corde impeccable et une maîtrise totale des outils d’orientation sont donc un prérequis indispensable pour l’ascension du Liskamm. En plus d’une très bonne condition physique et technique, bien entendu : il s’agit d’un grand quatre mille pour alpinistes chevronnés !