Les variations périodiques des glaciers des Alpes suisses. 61e rapport
Soixante et unième Rapport — 1940.
Avec 4 illustrations.
L' enneigement des Alpes suisses en 1940.
L' année nivométrique 1939/40, en haute montagne, a débuté par un mois d' octobre trop sombre, avec des précipitations presque doubles de leur norme. Il en fut de même de novembre dont, par surcroît, la température a été trop haute de 1,6 à 2,6° selor es régions. En revanche, décembre a été trop froid, de quelque 2°, un peu trop sec aussi. Janvier 1940 a eu les mêmes caractères avec 1-2° de moins qu' i l' ordinaire et un grand déficit d' eau météorique. Février, assez normal, a Hé suivi d' un mars un peu trop chaud et trop neigeux. Avril a eu sa température usuelle mais des précipitations en léger déficit, alors que mai en a eu 50 % de trop. A juin trop sombre et trop sec a succédé un juillet trop froid de 1° au moins, avec un excès notable de soleil mais aussi de précipitations. Août a été en déficit de chaleur de 1° environ et en léger excès d' eau; il a été particulièrement sombre, comme septembre d' ailleurs. Ce dernier mois a vu tomber le double de sa précipitation normale.
Il résulte de ces conditions climatiques que, dans les régions supérieures, l' enneigement s' est poursuivi jusqu' en juillet et que la période d' ablation prépondérante a été courte, le réenneigement ayant commencé à la fin d' août ou au début de septembre 1940 déjà.
Aux flancs du Belmeten et du Bristenstock, d' après M. Oechslin, inspecteur des forêts d' Uri, la limite des neiges persistantes est remontée, le 20 août 1940, au même niveau q l' en 1939. D' une statistique où M. Oechslin a condensé ses observations de 18 années ( 1923—1940 ) et qu' il a bien voulu mettre à ma disposition, j' extrais ce qui suit: Les altitudes minima moyennes de l' enneigement ont été 440 m ., comme d' ordinaire au gros de l' hiver, de Noël 1939 au 20 février 1940. et 1950 m. en août ( 440 m. est précisément le niveau du plafond de la vallée de la Reuss, à Altdorf; d' autre part, le Bristenstock culmine à 3074 m. ). Les maxima moyens ont été 870 m ., en février toujours, et 2360 m. en août encore. Enfin les altitudes moyennes de l' enneigement durant ce laps de 18 ans ont été 655 m. ( février ) et 2155 m. ( août ). Le fœhn, fréquent et violent en Uri, donne lieu, en hiver, à de grandes et rapides fluctuations de l' enneigement.
De fortes chutes de neige suivies de pluie ont provoqué un peu partout en Suisse, le 18 février et les jours suivants, de redoutables avalanches. Au Lavancher, près du Trétien, dans le Val d' Illiez, un arein puissant, bientôt dégénéré en avalanche de fond, a coupé les communications téléphoniques avec Finhaut et causé de grands dégâts à la forêt. Au Grindelwald, une avalanche descendue du Mettenberg a fauché l' auberge de la Bäregg qui domine l' étroit du glacier Inférieur; une bonne partie du bâtiment fut précipitée sur le glacier et tout le mobilier fut perdu. Le 18 février, à 9 h. 20, la voie ferrée longeant le lac de Brienz a été recouverte par l' avalanche entre Ebligen et Oberried; le pont du Hirschengraben a été déplacé de 24 m. à val. A Schwyz, dans le Bisital, de nombreuses coulées de neige ont bloqué les habitants pendant trois jours. Dans le canton de Glaris, les fortes pluies tombées depuis le 18 février sur une couche de neige qui, à mille mètres d' altitude, avait déjà plus d' un mètre d' épaisseur, déclenchèrent de multiples avalanches. Trois coulées descendant la Weissbodenlaui sur une largeur de 130 m ., entre Matt et Elm dans le Sernftal, ont coupé la route d' Elm. Le trafic ferroviaire fut également interrompu sur le tronçon de ligne Schwanden-Engi. L' importante avalanche dite « Guppenlang » est descendue, elle aussi, vers Schwanden, emportant trois ponts et fauchant deux hêtres centenaires.
Les avalanches ont laissé un peu partout dans nos Alpes des restes plus importants que les années précédentes. Le 4 septembre 1940, on voyait encore un gros amas de neige immédiatement en amont de la halte du Muttbach sur Gletsch. Au pied du Längisgrat, en amont du confluent Muttbach-Rhône, un reste important subsistait encore. Il n' y avait plus rien en revanche près des éboulis géants qui encombrent le Gletscherboden sur la rive gauche du Rhône et où, si souvent, des masses s' invétèrent, mais au-dessus de la gorge d'«In den Lammen », en aval des hôtels Seiler et en bordure du Rhône, l' avalanche classique de la Maienwang montrait encore des restes importants; on n' en avait plus vu là depuis 1937.Mercanton. ) Voici maintenant quelques données numériques:
Suisse orientale. A la cabane Parsenn ( 2280 m .) l' enneigement maximum ( 5 avril ) a été de 2,5 m. ( 1939: 1,8 m .); au Weissfluhjoch ( 2660 m .), il a été ( 5 avril ) de 3,a m. ( 1939: 2,4 m. ).
Du 26 septembre 1939 au 20 mai 1940, la balise supérieure du Silvretta ( 3013 m .) a marqué un enneigement de 2,76 m. et un résidu positif automnal de 1,95 m. Pour la perche inférieure ( 2760 m .), les chiffres sont respectivement: 4,0 m. et 2,2 m .; à la fin de la saison chaude en effet, on a retrouvé à cet endroit, à 2,1B m. de profondeur, les semis d' ocre faits en 1939.
( Z.G.K., Billwiller1 ). ) A la balise du Säntis, 1a couverture neigeuse s' est établie définitivement le 20 octobre 1939 et a atteint le 12 avril 1940 son épaisseur maximum par 5,2 m. ( 1939: 4,4 m. ). Elle a disparu entièrement dès le 20 juin.
( M. Z. A., Zurich. ) Suisse centrale. Aux Clarides, du 24 septembre 1939 au 30 juin 1940, l' enneigement a été au moins de 5,25 m. à la balise inférieure ( 2708 m .) et de 5,0 m. à la balise supérieure ( 2910 m. ). Les résidus automnaux ont été respectivement d' au moins 3 et 5 m. ( 25 septembre ).
Au nivomètre de iEiger ( 3100 m .) dont M. le directeur Liechti et le personnel du Chemin de fer de la Jungfrau continuent de prendre un soin diligent, le maximum a atteint 64 degrés * ), le 9 avril 1940 ( 1939: 42 ). L' étiage a été noté le 16 août par 26 degrés ( 1939: 2 degrés ).
Voici les trois derniers bilans:
Accumulation HHiver.'l 1res 1937—1938 18 1938—1939 16 1939—1940 31 Dissipation EtéMètres 193822 193920 194019 Résidu annuuel Automne Mètres 19384 19394 194012 Sur le Jungfraufirn les balises, qui sont peu distantes en altitude, ont marqué pourtant des différences notables. Du 16 septembre 1939 au 15 septembre 1940, le résidu d' ïiineigement a été de 570 cm. à la balise inférieure et d' environ 350 cm. à la balise supérieure. Ce dernier chiffre n' est connu qu' approximativement, cet les mesures ont. dû être faites, à partir du 3 janvier, â une nouvelle balise ren.plaçant la première complètement enneigée dès le 30 octobre 1939. La hauteur de neige déposée dans l' intervalle peut s' estimer à 1,5 m.
Suisse occidentale. L' équipement nivemétrique des Diablerets a été surveillé toute l' année par MM. Reber, père et fils, comme d' habitude. Le nivomètre ( 3030 m .), dégagé à a fin de juillet ( n° 91: 29 juillet ) a marqué l' étiage par 82 degrés le 5 septembre ( 1939: 74 degrés ). Voici les derniers bilans:
Accumulation HiverAUtm 1937—1938 > 6,6 1938—1939 > 9 1939—1940 > 8,5 Dissipation EtéMètres 19388,5 19398,, 19404,5 Résidu annuel Automne Mètres 19382 19390,5 19404 La balise saillait le 33 juin de 0;1 m. et le 19 septembre de 2,0 m. Le névé n' a donc rien gagné en épa sseur. Quant au totalisateur de la Becca d' Audon et au pluviomètre du village, ils ont indiqué:
Becca d' Audon B*0*"12870 m. ) Diablerets-Village ( 1170 m. ) 103 cm. 57 cm.
24 X 1939—30 VI 1940
30 VI 1940— 6 X 1940
92 cm. 59,5 cm.
151,5 cm.
24 X 1939— 6 X 1940... soit 159 et 167 cm. en 365 jours.
160 cm.
A Orny-Trient, M. F.eber a fait les opérations usuelles le 30 septembre 1940. Le nivomètre, trop déchaussé, était toujours inutilisable. Le totalisateur a fourni, en revanche, les données suivantes:
Col d' OrngOrsières Epoques3169 m.980 m. ) 26 IX 1939—30 IX 1940 346 cm.78 cm.
soit 343 et 78 cm en 365 jours.
Conclusion: En 1940, l' enneigement des Alpes suisses a été nettement progressif.
Chronique des glaciers suisses en 1940.
Les contrôles de 1940 ont porté sur 60 glaciers seulement, car ils ont été fortement contrariés et restreints par l' état de mobilisation. Dans les Grisons notamment, le personnel forestier n' a procédé qu' à un nombre infime de mensurations. En revanche et grâce au dévouement de M. Oechslin, inspecteur cantonal des forêts d' Uri, l' ensemble des glaciers du bassin de la Reuss a été contrôlé cette année encore. Nous avons d' autre part des observations de MM. Guex ( Trient ), Campiche ( Rosenlaui ), Streiff-Becker ( Clarides ), ainsi que de membres de la Commission helvétique des glaciers: M. Lütschg ( Mattmark ) etMercanton ( Rhône et Gratschlucht ). Chose infiniment méritoire, la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli a poursuivi, par les soins de M. Flotron, ses très importantes mensurations aux deux glaciers de l' Aar. La Commission des glaciers n' a pu malheureusement effectuer la campagne de sondage prévue pour le glacier Inférieur, les membres de la Commission qui s' en chargent ayant été trop souvent appelés au service militaire et de grandes difficultés s' étant rencontrées pour le recrutement des auxiliaires comme pour le transport du matériel. Il faut craindre que cette interruption fâcheuse se prolonge en 1941, pour les mêmes raisons. Néanmoins la Commission a poursuivi diligemment l' élaboration du riche matériel recueilli antérieurement. Les résultats sont très prometteurs. Ils feront l' objet d' une publication détaillée aussitôt que possible. En terminant nous remercions ici tous nos collaborateurs.
I. Bassin du Rhône.
Tableau I. Variations, en mètres, en Glaciers193819391940 Rhône5715 env.
Gratschlucht14,5(3ans83 Fiesch316,57,5 Aletsch19Kaltwasser10,5Schwarzenberg178 Allalin27294 Fee6037,618,5 Gomer9,B178 Turtmann2026,613 Latschen7,54,59,5 Duian ( Tsinal )... .8,B11,69,5 Tableau I ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers193819391940 Moming2,54,614 Moiry23146,5 Ferpècle15,5(2ans7,6 Arolla26 ( 2ans19 TsigiorenoDe42 ( 3 ans24 Duran ( Seillon ) 13, t7 ( 2 ans ) Lendarrey103 ( 2 ans ) Grand Désert155,5(2ans ) Mont Fort53,5(2ans ) Valsorey060x Salane1123,523,5 Trient2514,621 Grand Plan-Névé 1316,5Petit Plan-Névé 01,BMartinets22Paneyrosse26,,Prapioz1345 Scex Rouge 100x En outre étaient en décrue: 0fentai ( —32 depuis 1936 ) et Thäliboden ( —33 depuis 1934 ).
L' aspect du glacier da Rhône a si peu changé depuis 1939 qu' à première vue on était tenté de le déclarer stationnai« ;. Les mensurations au théodolite de sa lisière frontale gauche ont dénoncé pourtant un léger accroissement; les glaces ont recouvert ici 1200 m2, sur une longueur de quelque 80 m. Il s' agit là essentiellement d' un glacier « régénéré » formé par l' éboulement du bord gauche de la langue par-dessus les rochers où s' accroche le véritable front. L' agrandissement de ce talus de glace peut être dû autant à l' ablation moindre de l' été 1940 qu' à l' accentuation des chutes de matériel glacé. La première de ces causes semble plutôt en jeu dans le présent cas. Si l' extrême lobe droit paraît s' être un peu aminci la comparaison attentive des photographies d' en du glacier prises en 1939 et en 1940, du repère usuel au flanc du Längisgrat, montre que la marge droite de la cataracte, par le travers de la moraine latérale inférieure du Saas, a réenvahi un peu le lit rocheux précédemment fort dénudé. De même le contour apparent sur le ciel du haut delà chute des glaces, au Belvédère, semble s' être exhaussé quelque peu. Là également, la distance entre le bord gauche du glacier et le repère plombé, mesurée comme toujours perpendiculairement et directement de celui-ci à la glace, a diminué encore. Elle était de 29,5 m. le 11 septembre 1939; elle n' était plus que de 22 m. le 6 septembre 1940. Cet élargissement de 7,5 m. du glacier vient s' ajouter à celui ds; 5 m. mesuré en 1939. Nous voici donc incités à déclarer le glacier du Rhône en crue probable; les contrôles de 1941 montreront s' il y a changement foncier de régime ou simple fluctuation sans lendemain.
L' enneigement progressif de 1939/40 fait pencher vers le premier terme de cette alternative.
Il a été impossible d' user du cryocinémètre: sur le lobe gauche son application serait sans intérêt et le lobe droit reste inaccessible. Le torrent coule là dans la gorge déjà décrite antérieurement, entre le glacier à sa gauche et un abrupt rocheux à sa droite. Cette dernière rive est extrêmement instructive, car le travail de l' érosion glaciaire s' y combine avec celui de la torrentielle. Le terrain abandonné présente en effet une creusure générale en cuiller, un peu inclinée vers le glacier et qu' entame brusquement le V de l' érosion fluviale. On le voit bien sur la photo 101, grâce aux contrastes d' éclairage. La paroi de la gorge ne présente que des arrachements de la roche et des effets d' écrase et de rabotage: seules de rares inclusions de quartzite, plus dures, portent quelques marques de polissage et de striation.Mercanton. ) Grâce à l' obligeance de M. Louis Kohler, agent d' affaires à Lausanne, l' illustration du présent rapport a pu s' enrichir d' un document rare: la reproduction, malheureusement en noir seulement, d' un tableau exécuté en 1873 par l' excellent peintre uranais Caspar Ksesli, élève de Calarne. Ce tableau, d' une grande richesse de coloris, s' il figure la surface du glacier avec peut-être trop de convention, a le mérite d' indiquer très bien ses contours à une époque particulièrement intéressante: celle où les mensurations au glacier du Rhône du Club alpin et de la Société helvétique des Sciences naturelles ( 1874 ) allaient commencer. On remarquera notamment la manière dont le glacier refluait, au coude de la vallée, contre le flanc du Längisgrat et l' avalanche qui en recouvrait là le bord gauche chaque année.Mercanton. ) Au Gratschlucht, seul le repère de droite a pu servir; l' autre est resté enfoui sous la neige que le vent a accumulée sur la plateforme où se termine le glacier, juste en amont du sentier militaire. Cet amas forme un arc de cercle dont le véritable front glaciaire est séparé aujourd'hui par une bande de terrain nu. Sur l' alignement des repères I—F et en remontant vers le glacier, on a mesuré, le 6 septembre 1940, 11 m. de I' au névé, une largeur de névé de 31 m. et enfin 19 m. de terrain libre, soit une distance de 61 m. de I' au glacier. C' est un recul de 3 m. depuis 1939.Mercanton. ) Le front du glacier de Trient est devenu beaucoup plus abrupt et malaisé à escalader. Est-ce un symptôme de crue prochaine? Ce front est actuellement à 94 m. environ en amont de sa position de 1878, époque où MM. Guex ont commencé leurs fidèles contrôles de ce glacier.Guex. ) Au Prapioz, la lentille de glace morte qui gisait devant le front en 1939 a été rejointe maintenant par la langue.
II. Bassin de I' Aar.
Tableau H. Variations, en mitres, en Glaciers 193819391940 Oberaar16,s1411,5 Unteraar302613,5 Rosenlaui8x Tableau II ( suite).Variations, en mètres, en Glaciers193 819391940 Grindelwald Supérimr. .30,5xx Grindelwald Inférieur. .x2x Stein294311 Blümlisalp717 ( 3 ans ) Schwarz2 10Tsanfleuron1065 Rätzli25>53)5En outre est toujours en décrue: Trift.
Voici, obligeamment communiqués par la Compagnie des Forces motrices de l' Oberhasli, les chiffres obtenus aux deux glaciers de l' Aar par M. Flotron, leur ingénieur:
Le 31 juillet 1940, lors du lever du front, le niveau du lac était à 1895 m. seulement, soit 17 m. au-dessous de la cote maximale admise. La surface nouvellement abandonnée par le glacier, 6460 m ., correspondait à un recul de 13,e m. en 377 jours: c' est 5824 m. de moins qu' en 1938/39. Le recul de la falaise terminale a été plutôt régulier. Observons qu' entre le portail de l' Aar et le bord droit du glacier, le front a avancé et cette avance a été jusqu' à 10 m. La falaise glaciaire avait une hauteur moyenne de 35 m. avec, au milieu du front, un maximum de 48 m.
Sur le profil Brandlcmm Inférieur, si les vitesses superficielles marginales ont diminué, les vitesse :; médianes ont beaucoup augmenté, tandis que dans ces mêmes parages précisément, la baisse du profil était particulièrement grande. Sur le profil Biaidlamm Supérieur, il y a eu partout augmentation régulière de la vitesse. Il en a été de même sur le profil Pavillon Dollfus, où il faut signaler des élévations locales du bord droit atteignant jusqu' à 4 m. de hauteur, tandis que par :out ailleurs il y a eu abaissement régulier. Pareille discordance s' est révélée plus générale, et plus instructive encore, sur le profil Mieselenegg: tandis que; eie la rive gauche du glacier à la grande moraine médiane de l' Abschwung, soit sur tout le bras du Lauteraar, le profil a baissé uniformément, il s' est élevé partout, et d
( Flotron, O. K. W. ) Tableau m.Glacier d' Urderaar.
Mensurations de la Compagnie des Forces Motrices de l' Oberhasli.
Tableau III ( suite ).
Variations du niveauVitesses superficielles moyen, en m./anmoyennes, en m./an Altitude .s des profils 1937/38 1938/39 1939/401937/38 1938/39 1939/40 Mieselenegg: 2415 m.l,0 —1,2 — 0,1533,4 31,9 32,15 Pavillon Dollfus: 2280 m. 0,85 — ln — 0,8529,4 28,3 29,0 Brandlamm, Supérieur: 2120 m.0,8 —0)9 — 0,7515,16 15,0 15,9 Brandlamm, Inférieur: 2000 m.1,4 —1,5 — 2,36,76,76,95 Le tableau IV donne les quantités de glace dissipées à l' Unteraar en 1939/40.
Tableau IV.1938/391939/40 De front à front430,000 m3226,000 m3 Du front au profil Brandlamm Inférieur. .264,000 m3400,000 m3 Du Brandlamm Inférieur au Brandlamm Su-périeur1,333,000 m31,640,000 m3 Du Brandlamm Supérieur au Pavillon Dollfus2,239,000 m31,760,000 m3 Du Pavillon Dollfus au Mieselenegg 3,520,000 m31,494,000 m3 Du Mieselenegg au profil du Grunerhorn ( Finsteraar)3,375,000 m3 app. 370,000 m3 Du Mieselenegg au profil du Wildläger ( Lauteraar)3,064,000 m3 app. 330,000 m3 Total des masses dissipées 14,225,000 m3 app. 6,220,000 m3 Soit 44% de l' année 1938/39.
Qu' il me soit permis enfin de rappeler que l' année 1940 termine un siècle de recherches scientifiques à l' Unteraar; c' est en 1840, en effet, qu' Agassiz en a fait son célèbre champ d' investigations glaciologiques. Il nous plaît que des glaciéristes suisses y travaillent encore avec un zèle non moins enthousiaste, sous les auspices du Club Alpin Suisse et de la Société helvétique des sciences naturelles.
Les deux glaciers de Grindelwald sont toujours en retrait. Ils n' ont pu être mensurés exactement car de nouvelles bases sont nécessaires, qu' on n' a pu installer encore.Schwammberger. ) ( IL Bassin de la Reuss.
Tableau V. Variations, en mètres, en Glaciers d' Uri1938 19391940 Griess ( Unterschächen ) .20 26 Kartige194,53,5 Wallenbühl ( Voralp ). .1133 Kehlen592 Schlossberg1523 Hüfi33A0
Brunni .8 00
Schiessbach9514 Damma5313 St-Anna630 Tiefen63,51 Wyttenwasser9IV. Bassin de 1a Linth.
Variations, en mètres, en 193819391940 Sulz — 29 ( 2 ans ) Biferten — 12 ( 2 ansx ( 2 ans ) Un recul général caractérisait le régime des glaciers du bassin de la Reuss durant ces dernières années. En 1940, les exceptions se sont faites plus nombreuses; de légères crues se sont manifestées et quelques glaciers ont passé aussi dans la catégorie des stationnaires. Ceci souligne bien la grande signification climatique de l' ensemble des appareils uranais déjà si souvent relevée dans ces Rapports. De forts atr.as de neige, en persistant au front de maints de ces glaciers, ont tenu l' ablation estivale de 1940 en respect.
Le Kartigel finit sui un abrupt et son flanc gauche rejette d' abondants matériaux morainiques. Au Kehlen, l' avance se fait sentir surtout au côté droit et au milieu du front; le côté gauche reste stationnaire. Au Tiefen, 1e lambeau accroché à la paroi rocheuse s' amincit toujours, faisant prévoir un recul notable à brève échéance.Oechslin. ) Tableau VI.V. Bassin du Rhin.
Variations, en mètres, en Glaciers 19t&
Variations, en mètres, en Glaciers 193S1939 VI. Bassin de l' inn.... 25>5 — 34)5 194042 -11,5 13 ( 2 ans18 ( 5 ans ) Morteratsch. Roseg... Tialscha.. Lischanna.
— 7,5 ( 3 ansForno. Albigna Cantone VII. Bassin de l' Adda.
— 34,5 ( 2 ans42... x ( 3 ans... 21 ( 3 ansVIII. Bassin du Tessin.
... 119...015... 6,52,,x ( 2 ans17 ( 2 ans ) Rossboden Basodino. Bresciana 19 0 C' est par erreur que le glacier de Verstankla a été donné comme en décrue en 1937. En réalité il était en crue et de 7,5 m.
( Flury. ) La surface du Forno s' est abaissée visiblement sur toute la langue. Cela apparaît particulièrement par le travers de la cabane Forno. ( Campell. ) Le tableau VII récapitule les observations suisses de 1940. Tableau VII.
Bassins Nombre de glaciers observés en crue stalionnaires en décrue Rhône
25 4 0 21 Aar
8 0 0 8 Reuss
11 3 3 5 Linth
2 0 0 2 Rhin
5 0 0 5 Jnn
4 1 0 3 Adda
3 o 0 3 Tessin...
2 1 1 0 Totaux
60 9 4 47 % en 1940..
15 14 7 5 78 81 % en 1939
Différences en %
— 3 Conclusion: En 1940, de 100 glaciers des Alpes suisses, 15 étaient en crue, 7 étaient stalionnaires et 78 étaient en décrue.P.L. Mercanton.
Voir Erratum page 320.