Chronique himalayenne 1980
Trevor Braham, Lausanne * N ÉPAL
Nous écrivions il y a trois ans que la saison d' après la mousson était devenue presque aussi importante que celle d' avant pour les expéditions en montagne. Il y avait à l' époque un total de 7 expéditions après la mousson contre 11 dans la période qui la précède. Cette tendance s' est confirmée en 1980 où l'on a compté 31 expéditions d' une part, et de l' autre 25, plus 6 hivernales. Ainsi, en trois ans, ces chiffres ont plus que triplé et l' activité hivernale récemment inaugurée a gagné en ampleur. Tandis que les expéditions de très grande envergure continuent d' être organisées, l' accent est mis davantage aujourd'hui sur la manière dont les ascensions sont conduites, les plus dignes d' in étant celles de petits groupes pratiquant l' es de « style alpin ». L' ascension en solitaire, toujours dangereuse et réservée aux alpinistes hors ligne, a conduit à une réussite, celle de Reinhold Messner à l' Everest, et à deux échecs, l' un et l' au au Lhotse: celui de Messner par l' ouest, et celui de Nicolas Jaeger, qui a perdu la vie dans la face sud.
Parmi les nations représentées, les Japonais ont été une fois encore les plus nombreux avec 15 expéditions. Les Suisses, avec les Allemands de l' ouest, occupent la deuxième place avec 5 expéRemerciements L' auteur désire remercier pour leurs informations généreusement fourmes les associations et les personnes dont voici les noms:
Chinese Mountaineering Association, Naseerullah Awan, ( Pakistan ), Mike Cheney, Tsunemichi Ikeda, NaoeSakashita, Lord Hunt, Chris Bonington, Peter Boardman, Alex Mac Intyre, Reinhold Messner, Ruedi Meier, Denis Bertholet, Mike Kennedy, Ned Gillette, Pat Cullinan, Prof. Dr M. Abelein, Marcus Schmuck, H. Mautner, Jerzy Michalski, Bernard Müller, Frédéric Labaeye, J. Paytubi.
7-'53 Paroi nord-est du Schreckhorn Photo Markus Liechti, Bern 54 L' arête italienne au Cervin 55 Le Gaurisankar, dont le sommet nord atteint 7145 m et le sommet sud yoio m. Dans la face ouest, la très difficile voie des Américains ( 197g ) Arête ouest du sommet sud: voie des Britanniques ( igjg ) Photo aérienne d' Erwin Schneider ditions remportant 4 succès remarquables au Dhaulagiri I, à l' Annapurna III, au Tilicho et au Sisne.
Notre survol des expéditions se déroulera de la partie est de la chaîne en direction de l' ouest.
Notre chronique 1979 comprenait une esquisse de l' Everest montrant cinq voies d' ascension différentes. Il faut y ajouter deux voies nouvelles, gravies en 1980, à savoir: a ) celle des Japonais par la face N en venant du versant tibétain; b ) celle des Polonais par le pilier S. Deux autres voies nouvelles au moins ont été étudiées et doivent être tentées en 1981, soit par la face E et par l' arête NE. 8 expéditions à l' Everest ont eu lieu en 1980, y compris trois par la Chine ( Tibet ) et deux tentatives en hiver.
Everest ( 8848 m1 ) Sitôt après leur première hivernale du 17 février 1980, les Polonais ont formé une expédition de 17 hommes, cette fois encore dirigée par Andrzej Zawada et comprenant 5 des membres de l' équipe d' hiver. Ils sont revenus à leur camp de base de l' Everest le 25 mars avec 5 sherpas, parmi lesquels le sirdar Pemba Norbu, dans l' intention d' ouvrir une voie nouvelle par le pilier S, situé à droite de la route suivie en 1975 par les Anglais dans la face SW. Les grimpeurs ont occupé les mêmes camps I et II que dans leur hivernale. Entre les camps II et IV, des cordes ont été fixées à travers une série de champs de glace à droite du pilier. Le camp IV a été établi le 28 avril à 8045 mètres. C' est au-dessus que se trouve la partie la plus difficile de la voie comprenant une bande de rocher de 180 mètres. Le camp V a été dressé au-dessus de cette bande rocheuse le 14 mai à 8300 mètres. Quittant le camp à 5 heures du matin, le 18 avril, A. Czok et J. Kukuczka ont atteint le sommet S à midi, après sept heures d' une escalade épuisante en dépit de l' emploi d' oxygène. Leur réserve de cet oxygène étant à bout, ils ont déployé tous leurs efforts pour atteindre le sommet à 4 heures de l' après. Ils ont regagné leur 56 Le K 2 ( 8610 m ), vu de l' ouest. A gauche: arête nord- ouest, tentée par les Américains en igj$. A droite: arête sud-ouest, tentée par les Français en igjg. L' arête ouest, tentée par les Anglais en igj8 et en ig8o, se situe immédiatement à droite de l' arête nord-ouest Photo Tony Rilcy 57Le Gaurisankar, vu du sud-ouest. A droite: arête sud. Au centre: l' arête ouest ensoleillée. A l' ombre: la face ouest Photo Peter Boardman tente du camp V cette même nuit après 17 heures exténuantes, réalisant ainsi la deuxième réussite exceptionnelle des Polonais à l' Everest dans la même année. Avec cette ascension, l' Everest a été gravi à ce jour par sept voies différentes.
( 2 ) Succès d' une expédition espagnole, 12 hommes, chef J. Zugaza, par la route originale, col Sud et arête SE. On a eu recours à l' oxygène, de même qu' à trente-cinq sherpas au-dessus du camp de base. Du camp supérieur n° IV, place sur le col Sud, un Espagnol, M. Zabaleta, et un sherpa, Pasang Temba, ont atteint le sommet le 14 mai, bivouaquant à la descente près du sommet S sans effets fâcheux.
( 3 ) Une expédition conjointe, sous la direction de F. Santon, et comprenant 32 Italiens, 15 Népalais, i Autrichien, 2 Tchèques et 2 Thaïlandais ( total 52 ), plus 25 sherpas, a fait une tentative d' après par la route normale du col Sud, mais sans succès. Permission était en outre accordée pour le Lhotse, mais il n' y a pas eu de tentative. Le camp IV était place au col Sud, et un bivouac a été fait à 8500 mètres. Trois tentatives vers le sommet, en octobre, ont avorté. Une dame italienne et un sherpa ont péri, chacun dans une avalanche.
( 4 ) Une équipe anglaise de 8 ( chef Alan Rouse ) a échoué en tentant la deuxième hivernale par l' arête W. Les grimpeurs ont fait demi-tour à fin janvier 1981, vers 7300 m, à cause de vents furieux. Camp III à 7150 m, environ.
( 5 ) Une équipe japonaise de 7 personnes ( chef N. Uemura ) a manqué sa tentative d' hivernale par la route du col Sud. Recourant à l' oxygène et à l' aide de 25 sherpas, cette expédition dotée du plus grand luxe d' équipement a atteint le col Sud le 27.1.81, mais n' y a pas établi de camp. Un Japonais s' est tué en tombant dans la face du Lhotse.
Kangchenjunga ( 8598 m ) ( 1 ) Le Sangaku Doshikai Club de Tokyo, qui a organisé l' expédition réussie à la face N du Jannu 58 Le Kangchenjunga ( 8jg8 m ), vu du nord. Cette photo montre la partie supérieure des itinéraires parcourus: voie britannique par le col nord ( igyg ), voie japonaise ( ig8o ) par la face nord A gauche: arête nord. Le sommet de droite est le Kangbachen ( ygo2 m ) Photo P. Boardman en 1976 et aux faces N du Thamserku et du Kangtega en 1979, a gravi le Kangchenjunga ( 4e ascension ) par une voie nouvelle dans la face N. L' as a été réussie par une équipe de 8 hommes ( chef M. Konishi ) sans oxygène. La voie a été équipée d' environ 2700 mètres de cordes fixes, et I1 sherpas au total ont fourni leur assistance. Plus haut que le camp de base, établi à Pangpema, à 5500 mètres, le 19 mars, trois autres camps ont été dressés: I à 5800 mètres ( ieravril ), II à 6500 mètres ( 7 avril ), III à 7300 mètres ( 17 avril ) et IV à 7900 mètres ( 1er mai ). La bande rocheuse entre III et IV a offert une escalade difficile. R. Pukada, H. Kawamura, N. Sakashita, S. Susuki et Ang Phurba ( sherpa sirdar ) ont quitté le camp de base le 11 mai pour atteindre le IV le 13 mai. Partant de là à 5 heures du matin le 14 mai et grimpant sans être encordés, ils ont atteint le sommet à 16 h 15, regagnant le IV à 19 h 50 par grosse chute de neige. Le 17 mai, M. Konishi ( le chef ), M. Omiya et T. Sakano, avec les sherpas Pemba Tsering et Dawa Norbu, ont quitté le IV à 03 h 30, atteignant le sommet douze heures plus tard, Dawa Norbu conduisant d' un bout à l' autre. Retour au IV à 22 h 00. Konishi est rentré en solitaire au camp IV, descendant de l' altitude maximale qu' il avait atteinte, soit 8400 mètres. Audessus du camp IV la voie était celle gravie par l' équipe anglaise ( Scott, Boardman, Tasker ) lors de la 3e ascension ( première par le N ) en 1979.
( 2 ) Une équipe de 20, en majorité des Allemands de l' Ouest ( chef Dr K. Herrligkoffer ) avec l' aide de 10 sherpas-alpinistes, a répété l' ascen des Anglais ( 1955 ) par la face SW ( 5e ascension ). Quatre camps établis sur la montagne, sommet atteint le 15 mai par G. Ritter et les sherpas Nima Dorje et Lhakpa Gyalbu.
Yalungkang ( 8433 m ) Baptisé également Kangchenjunga Ouest, première par 2 Japonais en 1974, l' un perdant la vie à la descente. Deuxième ascension en 1975 par une équipe de 12 ( autrichienne et allemande ). En 1980 expédition d' avant par 9 Mexicains ( chef Prof. J. Becena ), suivant la route des deux équipes précédentes par la face SW, avec l' aide de 6 sherpas, 4 camps dressés. Dernier parcours vers le sommet par deux Mexicains, H. Saldana et A. Medina, avec le sherpa Chewang Rinze, qui fit demi-tour aux environs de 8400 mètres. On pense que les deux Mexicains ont atteint le sommet, mais on ne les a jamais revus.
Makalu Quatre grimpeurs américains ( chef J. Roskelley, qui a tenté la face W en 1977 ) ont répété l' as très difficile ( degrés V et A2 ) du pilier W, voie ouverte par une équipe française en 1971. Ni emploi d' oxygène, ni recours aux sherpas plus haut que le camp de base. Quatre camps établis, 3000 mètres de cordes fixes. Le 15 mai, trois grimpeurs ont fait route ensemble jusqu' à 8330 mètres. De là, en 2 heures, Roskelley a atteint seul le sommet par la face W et l' arête W ( 7e ascension ).
( 2 ) Tentative hivernale par une expédition italo-suisse de 6 ( chef R. Casarotto ) par l' arête SE. Trois camps établis plus haut que la base avec l' aide de 4 sherpas. Ascension stoppée à 7220 m.
Makalu II ( 7640 m ) ( Kangchungtse ) Deux Britanniques, Doug Scott et Roger Baxter Jones, et un Français, Georges Bettembourg, ont atteint le sommet le 5 octobre ( 5e ascension ) par l' arête S, sans recourir à des camps fixes. Bettembourg est descendu à ski, du sommet au glacier à 5800 mètres, à deux dates différentes. Les trois mêmes grimpeurs, suivant l' arête SE du Makalu I, ont atteint 8000 mètres le 20 octobre. Autres membres de l' expédition: Ariane Ciobellina ( Suissesse ) et Margaret Standen ( Australienne ). Pas de recours à l' oxygène, pas de sherpas utilisés plus haut que le camp de base.
71 Baruntse ( 7220 m ) Ce sommet, qui domine à l' ouest le glacier de Barun face au Makalu, a été interdit aux expéditions pendant près de quinze ans. Il a été gravi pour la première fois par son arête sud, le 26 mai 1954, au cours de l' expédition d' Hillary au glacier de Barun. Il a retenu cette année l' attention de 5 expéditions, y compris une japonaise en tentative hivernale. Trois équipes ont connu le succès.
( 1Equipe espagnole de 8 ( chef J. Diaz ). Camp de base à 5300 mètres le 7 avril. Trois autres camps à 5600, 6050 et 6600 mètres. Une partie de la voie est raide et difficile entre les camps II et III. Sommet atteint le 27 avril par 2 Espagnols et un Américain, et le jour suivant par un Espagnol et un sherpa. Cette deuxième ascension a emprunté une voie nouvelle par l' arête E. Le 27 avril, première du Baruntse Shar ( Est ), 6220 mètres, par 2 Espagnols et un sherpa, en suivant la même arête.
( 2 ) Une équipe de 8 Japonais ( chef T. Saito ) a fait la troisième ascension par la voie de la première ( 1954 ), avec l' aide de 3 sherpas. Partant de leur camp IV, 5 Japonais et 3 sherpas, au total, ont atteint le sommet à trois dates successives, du 26 au 28 septembre 1980.
( 3 ) Trois grimpeurs français ont fait une tentative d' avant par l' arête N. Deux d' entre eux, J. Graux et P. Grezat, ont fait une chute mortelle du point 6500 dans la face nord. Le troisième a été blessé, dans une chute lui aussi.
( 4 ) Six Américains ( chef Dr P. Hackett ) ont essayé l' arête N par l' ouest, mais ils ont échoué le 17 octobre, à 6950 mètres environ, à cause du froid et du vent. Pas de sherpas engagés.
( 5 ) H. Nakamura était le chef d' une équipe de 12 Japonais pour tenter une hivernale au cours de laquelle 4 Japonais et un sherpa ont atteint le sommet, le 15 décembre par la voie des premiers ( 1954 ). Une deuxième tentative vers le sommet par 7 Japonais a été abandonnée, le 23 décembre, à cause de la violence du vent et de grosses chutes de neige. Quatre camps établis plus haut que la base avec l' aide de 6 sherpas. Emploi d' oxygène au camp IV à 6700 m pour le sommeil nocturne.
Lhotse ( 8511 m ) Malgré quatre tentatives, pas d' ascension en 1980.
( 1 ) Une expédition espagnole forte de i 8 grimpeurs ( chef R. Trullas ) a tenté la voie normale de la face W, avec l' aide de 16 sherpas. On a dressé 4 camps, parvenant le 15 mai à une altitude de 8400 mètres. Le 16 un sherpa a été tué par une avalanche.
( 2 ) Le grimpeur français Nicolas Jaeger avait conçu un projet grandiose, mais qui s' est révélé impossible: l' ascension en solitaire de la face S, encore inviolée, et la descente de la face W. Il a été vu pour la dernière fois, le 28 avril, par deux amis campés au pied de la face S alors qu' il faisait route, à 8000 mètres environ, vers le Lhotse Shar.
( 3 ) Reinhold Messner, dans la foulée de son aventure d' août à l' Everest, a tenté la solitaire de la face W en octobre. Il était accompagné du sherpa Dawa Tenzing. Jusqu' à l' altitude de 7400 mètres, il a suivi l' expédition des Italo-Népalais à l' Everest en utilisant leurs camps. Dans sa tentative finale, il est monté en deux jours de la base, située à 5400 mètres, jusqu' à l' altitude de 7400 mètres. Le troisième jour, il est monté de là à 7800 mètres en revenant le même jour à 5400 mètres.
( 4 ) Une tentative hivernale a été faite par la même voie de la face W par une équipe italienne de 6 ( chef P. Camozzi ), avec 5 sherpas. Quatre camps établis, mais le mauvais temps a provoqué la défaite, le 2 février à 8050 m.
Ama Dablam ( 6856 m ) ( 1 ) Une équipe de 7 Japonais ( chef Y. Kato ) a ouvert une nouvelle voie par la face N, sans l' aide de sherpas plus haut que le camp de base établi le Ier octobre. Trois camps ont été dressés dans la face, qui était exposée au danger d' avalanche, et un grimpeur a dû être évacué après avoir été touché par une avalanche. Cinq autres participants ont atteint le sommet en trois jours, entre le 7 et le 9 novembre.
( 2 ) La deuxième ascension de l' arête N a été réussie par une équipe néo-zélandaise de 7 hommes ( chef R. Brice ). Deux camps ont été établis au-dessus de la base sans l' aide de sherpas. Le sommet a été atteint, le 18 octobre, par le chef et par P. Freaney, et, le 21, par R. Hall, G. Eider et W. King.
Pumori ( 7145 m ) ( 1 ) Une équipe de 8 Japonais ( chef Y. Iwazoe ) a fait l' ascension par l' arête SW, apparemment par la route suivie en 1978 par un groupe de la même nationalité. Trois camps et un bivouac établis plus haut que la base sans l' aide de sherpas. Trois Japonais ont atteint le sommet le 21 octobre.
( 2 ) Une équipe de 5 Italiens conduits par A. Klingendrath a gagné sans sherpas ni camps fixes l' altitude approximative de 5850 mètres dans la face SE le 15 octobre. Trois des membres de l' ex sont alors rentrés au pays, laissant le chef et R. Giberna tenter seuls la face E. Leur tentative s' est terminée le 25 octobre, une avalanche les ayant atteints à 6600 mètres environ.
Gaurishankar ( 7145 m ) Une importante équipe comprenant ^Japo-nais ( chef M. Yuasa ) et 3 Népalais a tenté l' ascen de l' arête SE du sommet principal, gravi pour la première fois par la face W en 1979. Trois camps ont été établis et plus de 5000 mètres de corde fixes. Parvenus à l' altitude approximative de 6400 mètres, les grimpeurs ont abandonné à la mi-octobre à cause de la longueur et des difficultés.
TSERINGMA ( 6333 m ) Une arête longue d' environ 6 kilomètres et se dirigeant en gros du NW au SE, très difficile techniquement, relie le Gaurishankar N ( 7145 m ) et le Gaurishankar S ( 7010 m ), et conduit au Tseringma, situé à son extrémité la plus basse, point de jonction des arêtes SW et SE. Une expédition de l' armée australienne, forte de i o hommes ( chef major Pat Cullinan ) avait fait d' abord le projet de gravir le sommet le plus élevé par l' arête principale par-dessus le Tseringma. Entamant leur marche d' approche le 2 mars avec 103 porteurs et faisant route par le Bhote Kosi et la vallée de Rolwaling, les alpinistes ont place leur base vers 4700 mètres, le 14 mars, dans un cirque situé entre les arêtes SE et SW. Aidés de 2 sherpas et fixant des cordes sur des pentes raides en neige et en glace, avec des difficultés extrêmes pour trouver où placer des camps, ils ont établi un camp III à 5670 mètres, le 27 mars, au pied d' un couloir bien marqué. Menaces par l' accumulation de neige fraîche et les avalanches, ils ont échappé de peu à une catastrophe, tandis qu' un des grimpeurs était secouru après une chute sérieuse. Le camp IV ( 6035 m ) a été occupé le 7 avril, et de là, le 11 avril, P. Richards, G. Brammer et Shambu Tamsang on atteint le sommet du Tseringma après une escalade raide et difficile. La longueur et les difficultés techniques de l' arête au-delà ont empêché toute autre avance en direction du sommet principal du Gaurishankar. Quatre autres Australiens, M. Hardless, J. Remynse, W. Carroll et Pat Cullinan, ont atteint le sommet du Tseringma le 13 avril. L' équipe entière a regagné Katmandou le 23 avril. Excellente performance d' une expédition de moyenne dimension dont aucun membre n' avait visité précédemment l' Hi.
Thamserku ( 6608 m ) L' équipe du Sangaku Doshikai Club japonais, dont la tentative dans la face N avait échoué en 1979, a organisé cette année un autre petit groupe de 4 grimpeurs, dont deux faisaient partie de l' équipe 1979: K. Masunaga et K. Okano, qui ont réussi a atteindre le sommet par cette route le 27 avril. Partis de la base à fin mars, ils ont établi un camp et 2 bivouacs, trouvant des conditions de neige et de glace très différentes de celles de l' an précédente.
Langtang Lirung ( 7246 m ) ( 1 ) Une équipe de 6 Japonais ( chef I. Otsuka ) en a fait la deuxième ascension par une voie nouvelle sur l' arête S. Quatre camps et un bivouac au-dessus du camp de base, sans l' aide de sherpas. Les 6 grimpeurs ont atteint le sommet le 21 octobre.
( 2Une équipe de 7 Anglais, conduite par M. Searle, a tenté la face S en style alpin, au mois de mai, et atteint une altitude de 5640 mètres.
Le massif du Ganesh, situé entre les massifs du Langtang à l' E et du Manaslu à l' W, a été rouvert aux expéditions en 1978. Antérieurement le Ganesh I ( 7406 m ) a été gravi par une expédition suisse ( Raymond Lambert ) en 1955. Le Ganesh II ( 7150 m ) l' a été en 1979 et le Ganesh IV ( 7102 m ) en 1978. Cette an-née-ci ( 1980 ) 5 expéditions ont visité le massif, y compris une américaine en tentative hivernale au Ganesh IV.
Ganesh II ( 7150 m ) Une équipe de 4 Suisses plus 2 Népalais ( chef P. Molinari ) a tenté une voie nouvelle par la face SE et l' arête E. Elle s' est révélée trop difficile, et l' ascension a été abandonnée le 16 octobre, après I' établissement d' un camp à 5650 mètres.
Ganesh III ( 7132 m ) 14 Japonais ( chef S. Imai ) plus 2 Népalais ( des sherpas ) ont tenté i' arête N. Camp II placé à 5400 mètres, mais tentative abandonnée après la mort de 3 Japonais dans une avalanche, leg octobre. Une semaine s' est écoulée en vaines recherches de leurs corps.
Ganesh IV ( 7102 m ) ( Pabil ) Deuxième ascension, dans un beau style, par une équipe de 9 Français ( chef M. Feuillarade ). Deux sherpas à l' aide, plus haut que la base, un camp et 4 bivouacs. Sommet atteint par 3 grimpeurs le I octobre par une voie nouvelle en montée par l' éperon SSW, et en descente par l' arête SE et la face S ( voie de la « première » ). Montée et descente en 5 jours au départ de la base.
Ganesh V ( 6950 m ) Une équipe réunissant 7 Japonais et 5 Népalais, ( chef Dr Y. Nagao ) a fait la première ascension par l' arête NE, traversant la face N pour gagner l' arête NW. 4 camps plus haut que la base, et sommet atteint, les 21 et 22 avril, par 6 Japonais et 7 sherpas au total.
Lamjung ( 6893 m ) Une équipe japonaise forte de to participants ( chef H. Hagiwara ) a gravi ce sommet par l' arête N ( voie nouvelle ) le 13 mai, K. Kazusa, S. Nishimura et le sherpa Zambu atteignant le sommet. Quatre sherpas ont prêté leur aide pour établir 4 camps plus haut que la base, elle-même établie le 5 mai à 3800 mètres. Le camp le plus élevé se situait à 6500 mètres.
Manaslu ( 8156 m ) Une seule ascension réussie cette année, bien qu' il y ait eu deux expéditions avant, et deux après la mousson.
( 1 ) Une équipe coréenne de 7 ( chef I. J. Lee ) utilisant l' itinéraire de la « première » par le NE, a dressé 5 camps avec l' aide de 6 sherpas. Le 28 avril, un Coréen, Seo Dong Hwan, et deux sherpas, Ang Pasang et Ang Zawa, ont atteint le sommet. C' était la quatrième tentative coréenne sur cette montagne et la première couronnée de succès.
( 2 ) Une expédition de 9 Polonais a tenté une voie nouvelle par l' arête S, avec l' aide de 2 sherpas. Deux camps établis plus haut que la base; mais neige profonde et avalanches ont ralenti la marche et la tentative a été abandonnée, le 17 mai, aux alentours de 6550 mètres.
( 3 ) 7 Autrichiens ( chef Hans Schell ) ont atteint 7300 mètres, le 14 octobre, par la voie de la « première », avant de renoncer à cause de la violence du vent.
( 4 ) Une équipe tchèque, 8 femmes et 4 hommes ( chef Dr Margita Sterbova ) est parvenue le 22 octobre à 7000 mètres environ, en utilisant les cordes fixées par les Autrichiens, avant de faire demi-tour.
AnnapurnaI ( 8091 m ) Deux expéditions d' Allemands de l' Ouest par la voie normale du nord. Une troisième expédition, organisée par le Sangaku Doshikai Club Japonais, a fait la première tentative hivernale, conduite par N. Sakashita accompagné de 2 sherpas par la voie de la « première » ( 1950 ). Abandon le 15 février 81 à 6300 mètres environ.
( 1 ) Huit Allemands ( chef G. Harder ) et 5 sher-pas-alpinistes ont place 6 camps en suivant la voie des Français ( 1950 ) et des Hollandais ( 1977 ). Les Ier et 3 mai, 4 Allemands et 3 sherpas au total ont atteint le sommet. Leur projet de descente à ski n' a pas pu être réalisé ( 8e ascension ).
( 2 ) Onze Allemands ( chef L. Greissl ) aides de 8 sherpas, et formant deux groupes opérationnels, ont suivi I' itinéraire 1977 des Hollandais et une voie à sa droite dans la face N. De leur camp V, L. Greissl, U. Boening et H. Oberrauch ont atteint, le 3 octobre, l' avant P. 8051, mais n' ont pas pu continuer jusqu' au sommet principal.
Annapurna II ( 7937 m ) ( 1)7 grimpeurs polonais ( chef J. Michalski ) espéraient tenter la face S qui s' est révélée trop dangereuse. Ils se dirigèrent alors vers l' arête W par le sud, établissant 4 camps d' altitude avec l' aide de 2 sherpas. La tentative fut abandonnée le 8 mai vers 7200 mètres, après que deux grimpeurs eurent été blessés dans une avalanche.
( 2 ) 6 Japonais ( chef I. Tanabe ) avec l' aide de 2 sherpas, ont établi 4 camps le long d' une route dans la face N. Tentative abandonnée le 26 avril après la mort par accident du leader, aux environs de 6500 mètres.
Annapurna III ( 7555 m1 ) Une expédition australienne de 15, fort bien organisée, sous la conduite de W. Deacock, a tourné à la tragédie lorsque trois grimpeurs, S. Morse, N. Reeves et R. Schmidt, furent tués par une avalanche, le 30 mars. Ils tentaient la face N et avaient atteint l' altitude de 5350 mètres audessus de leur camp I.
( 2 ) Une équipe de 7 Suisses, dont 5 guides, conduite par Denis Bertholet, a réussi la cinquième ascension par une voie un peu au nord de celle des Indiens ( 1961 ) dans le versant nord, par l' arête E. Le sherpa Temba accompagnait les Suisses pour l' ascension. Du campili à 6550 mètres, Jean-Pierre Rieben et le sherpa ont atteint le sommet le 15 octobre. D. Bertholet, P. Gailland et B. Polli ont fait la première ascension d' un point 6900, situé à l' extrémité de l' arête E, au nord du camp susmentionné. Le camp de base établi à 4000 mètres, le 28 septembre, était situé à une heure et demie de marche du village de Manang. Cette expédition a été réalisée pour un prix relativement modeste: 40000 francs suisses.
Annapurna IV ( 7525 m ) 14 Allemands de l' Ouest, chef F. Kroll, accompagnés de 6 sherpas, suivant la voie normale par l' arête NW, ont placé 4 camps plus haut que leur base. Le 23 octobre, le sommet a été atteint par 2 Allemands et 2 sherpas, suivis le 26 octobre par 3 Allemands.
Fang ( Annapurna ) ( 7647 m ) Une photo de ce sommet, qui offre une escalade de difficulté soutenue, a paru dans notre chronique 1979 ( illustration n° 34 ). Une deuxième tentative autrichienne, sous la conduite une fois encore de Josef Mayerl, a réussi la première de ce sommet népalais, le plus haut encore vierge. La voie d' ascension a emprunté l' arête W comme en 1979, mais en l' approchant cette fois-ci par le sud. Partant d' un bivouac à 7040 mètres, à 3 heures du matin, le 17 mai, Mayerl, Neumair et le sherpa Ang Chepal ont atteint le sommet treize heures plus tard, après une escalade en terrain raide et difficile. Retour au bivouac à dix heures du soir. Pas d' oxygène employé.
TiLiCHO ( 7132 m ) Une équipe suisse de 8, chef Guido Baumann, a réussi la troisième ascension par la voie des deux premières en suivant l' éperon NE et l' arête N. Camp de base établi, le 23 octobre, à 4370 mètres; camp I à 6100, occupé le 28. Sommet atteint le 30 octobre par M. Braun et W. Renner, et le 31 par H.R. Zurfluh, H. Werner, G. Kappenberger et un Népalais.
Tukuche ( 6920 m ) Une équipe de 7 Japonais ( chef T. Morimoto ) a gravi ce sommet par une voie nouvelle sur l' arête SW. Cinq Japonais et deux sherpas ont atteint le sommet le 28 septembre.
Dhaulagiri I ( 8167 m ) ( 1 ) Pour célébrer le 20e anniversaire de la première des Suisses sous sa direction, Max Eiselin a organisé dans le cadre de son entreprise Eiselin Sports une expédition commerciale comprenant i 7 personne payant leur part, dont 14 ont réussi le sommet accompagnés de 3 sherpas. Les Européens ont fait usage d' oxygène, mais non les sherpas, dont l' un est allé deux fois au sommet. Plus haut que la base, et avec l' aide de 9 sherpas, trois camps ont été établis sur le même itinéraire qu' en i960 par le col NE et l' arête NE. Les grimpeurs parvenus au sommet sont: le 13 mai, Hans von Kaenel ( chef ), F. Luchsinger ( 59 ans ), Ang Rita ( sherpa ). Le 14 mai: H. Zimmermann, H.J. Müller, J. Buholzer, R.M.onnerat. Le 17 mai: H. Burgstaller ( Autrichien ), H. Eital ( Allemand ), F. Graf. Le 18 mai: M. Reudi, M. Ballmann, R. Bleiker, les sherpas Mingma Gyalzen et Lhakpa Gyalzen. Le 19 mai: S. Burkhardt, J. Mueller et le sherpa Ang Rita.
Et ensuite l' Everest? Il est certain que d' autres expéditions de ce genre sur un 8000 sont réalisables. Elles peuvent n' être pas du goût de tout le monde, mais elles répondent au désir d' alpinistes désireux et capables de grimper dans l' Himalaya mais qui préfèrent s' en remettre, pour l' entre, à une organisation efficace.
( 2 ) Une expédition britannique ( à la mémoire de Nick Estcourt ), comprenant Alex Maclntyre, les deux Polonais W. Kurtyka et L. Wilczynski, l' Italien R. Ghilini, ont fait la première de la face E haute de 2500 mètres, en style alpin, sans oxygène. Camp de base établi, le 8 avril, à 4700 mètres„ après la traversée du col de Dambush, à 5182 mètres et du col des Français, à 5334 mètres, dans la tempête. On n' a pas eu recours à des porteurs d' altitude. Après un temps d' exploration dans la face, puis l' arête NE et le col NE, la véritable ascension de la face E a commencé le 5 mai par un temps souvent tempétueux avec des vents violents. Les 4 grimpeurs ont atteint le sommet de la face le troisième jour, à la nuit, après deux bivouacs des plus difficiles, et ils ont bivouaqué ensuite sur l' arête NE. A cause du temps continuellement tempétueux, l' équipe est descendue alors au col NE. Partant de là, le 17 mai, tous les quatre ont atteint le sommet le 18 mai à midi et demi. Descente par l' arête NE.
( 3 ) Une expédition féminine américaine, soit 9 grimpeuses, plus une équipe de 9 comme soutien et 5 sherpas-alpinistes, a tenté la face N, dite voie de la Poire, essayée en 1953 par une expédition suisse, pour la première fois, et pour la dernière en 1959 par une équipe autrichienne qui atteignit 7800 mètres. Cette route, exposée aux avalanches, a été de nouveau le théâtre d' une catastrophe due à ce fléau, un membre australien de l' expédition, Lyn Griffith ayant été tuée par une avalanche balayant le camp II, à 5900 mètres, le 7 octobre. L' équipe avait atteint un site où établir un camp V, à 7100 mètres, le 5 octobre, mais ce camp n' a jamais été occupé, et l' expédition a renonce après l' avalanche fatale.
( 4 ) Le pilier SW, qui a été l' objet d' une tentative en 1978 par une équipe de to grimpeurs français de l' ENSA, l' a été une deuxième fois en 1980 par 6 alpinistes français ( chef Jean Coudray ), dont 3 guides de l' ENSA et 2 autres guides, accompagnés d' un médecin et de 5 sherpas-alpinis-tes. Un camp de base avancé a été fixé à 5000 mètres, le 11 septembre. L' itinéraire comprenait trois sections, dont la plus élevée, entre 6800 et 7300 mètres, formait un gros gendarme rocheux quasi vertical d' une difficulté extrême. Des cordes fixes ont équipé la voie de bout en bout, et le camp IV a été établi un mois plus tôt qu' en 1978 sur le point le plus élevé atteint cette année-là, soit au pied du dernier gendarme rocheux. Les sherpas n' ont pas dépassé ce point. Malgré les vents violents, le froid et des difficultés techniques comparables à celles des voies alpines les plus ardues, le sommet du gendarme a été atteint le 18 octobre. De là, un vaste plateau, dépourvu de difficultés, s' étendait jusqu' au sommet à 3 kilomètres. Le 22 octobre, après une nuit passée dans une grotte de glace plus haut que le sommet du gendarme, Pierre Beghin, Bernard Müller et Jean Coudray ont fait une tentative vers le sommet, mais de terribles vents les ont repoussés à 7500 mètres environ. Ayant passé plus de 5 semai- nés sans interruption au-dessus de 5000 mètres, ils étaient trop épuisés et à court de vivres pour faire une nouvelle tentative, satisfaits toutefois de constater qu' aucune difficulté technique ne se présentait au-delà du plus haut point qu' ils avaient atteint.
N ÉPAL OUEST Sisne, sommet nord ( 6470 m ) Première de cette montagne, le 3 mai 1980, par 7 grimpeurs ( chef Ruedi Meier ) de la section Neuchâteloise du CAS. Cette expédition a été un modèle d' organisation, et l' équipe a fait un excellent choix quant à son objectif pour une première aventure himalayenne. Le coût ( environ 157000 fr. s. ) a été partiellement couvert par une subvention de fr. 70000. de la Fondation Marcel Kurz, mais finance en partie aussi par les participants eux-mêmes. Situé au NW du Kanjiroba Himal, le groupe du Sisne n' avait pas été entièrement exploré. En 1977 une équipe britannique avait approché par le S le Sisne Sud, ( 6620 m ), mais la tentative avait été abandonnée après un accident du à l' avalanche. L' expédition suisse a fait son approche par l' ouest au départ de Surkhet, à 700 mètres, le 23 mars, avec au total 85 charges de porteurs. Passant par Jumla et la vallée de Chaudabise, les grimpeurs ont place leur camp de base à 4500 mètres, dix-huit jours plus tard. Une série de camps ont été établis jusqu' au pied de l' arête NW, où le camp III a été dressé à 5150 mètres, le 15 avril. Près de 1220 mètres de corde ont été fixes sur l' arête, un camp IV à 5660 mètres le 23 avril, un camp V à 611 to mètres, le 29 avril. Partant de ce camp, D. Chevallier et P. Galland ont atteint le sommet du Sisne Nord à it h 30 le 3 mai. Il est apparu que le sommet sud se situe quelque 150 mètres plus haut. Il est relié au premier par une arête étroite et longue, et il serait mieux de le gagner en partant du bassin de Jagdula au SE. L' expédition rentrait à Jumla le t i mai et en Suisse le 21.
Api ( 7132 m ) Une équipe de 12 grimpeurs de l' armée anglaise, conduite par le major Sir Crispin Agnew, a tenté une voie nouvelle par le pilier central de la face S. Pas de sherpas plus haut que le camp de base, 4 camps établis. Après que deux grimpeurs eurent atteint 7000 mètres, le I er mai, il fut décidé de battre en retraite devant le danger d' avalan.
Chine En septembre 1979, la Chinese Mountaineering Association a rendu publique la réglementation pour l' octroi d' autorisations aux expéditions étrangères. Des principes pareils à ceux en vigueur au Népal et au Pakistan ont été adoptés, ainsi l' obligation de présenter les demandes longtemps à l' avance, et les règles à observer pour la photographie et pour les relation écrites. Les expéditions doivent en général engager, outre les officiers de liaison, un interprète, et dans certains cas des « aides-grimpeurs d' altitude ». Des dispositions pour les transports par air ou par route ( véhicules, porteurs, bêtes de somme ) sont prises de manière efficace à l' échelon administratif. Mais les prix atteignent presque 300% de ceux pratiqués au Népal. Participants et bagages doivent être acheminés par Pékin ( Beijing ). Enfin les montagnes ou massifs autorisés jusqu' à présent sont exclusivement ceux qu' on peut atteindre par les routes carrossables existantes; ainsi existe-t-il une route pour autos jusqu' à Rongbuk. L' avan est la suppression des longues marches d' ap. Les montagnes « autorisées » sont les suivantes: Everest ( Qomolangma ) 8848 m ( Tibet ou Xizang ) Shisha Pangma ( Xixabangma ) 8046 m ( Tibet ou Xizang ) Mustagh A ( Muztagata ) 7546 m ( Sinkiang ou Xinjiang; chaîne du Pamir ) KONGUR 7719 m ( Sinkiang ou Xinjiang; chaîne du Pamir ) KONGUR TlUBIE 7595 m ( Sinkiang ou Xinjiang; chaîne du Pamir ) BoGDO Ola(Bogda ) 5445 m ( Chaîne du Tien Shan ) MlNYA KONKAR ( GoNGGA ) 7587 m ( Sichuan ) Amne Machin ( Anyemaqen ) 7160 m ( Qinghai ) Seuls parmi ces sommets, le Kongur et le Bogdo Ola n' ont pas encore été gravis, mais il y a de nombreux sommets secondaires encore vierges dans chacun des principaux massifs. Les taxes à payer ( royalties ) sont élevées. Par exemple, pour l' Eve, environ 2550 dollars américains ( contre 1260 au Népal ). En dépit des prix élevés, cette « ouverture » relativement limitée est un commencement bienvenu qui pourrait conduire peu à peu à rendre d' autres régions accessibles aux expéditions. Le coût étant ce qu' il est, l' occasion sera saisie surtout par des expéditions jouissant de moyens financiers importants ou considérables, contrairement à ce qui se passe au Karakoram ou au Népal avec l' accroissement du nombre des petites expéditions de style alpin à des sommets de sept et huit mille mètres. Néanmoins la CMA a déjà reçu des demandes pour cent groupes représentant 30 pays.
Everest ou Qomolangma ( 8848 m ) ( 1 ) L' expédition en montagne la plus coûteuse qui ait jamais été lancée, avec un budget dépassant deux millions de dollars US, et patronnée par la presse et la télévision niponnes, comprenait 39 Japonais accompagnés de 21 « aides-grim-peurs » chinois ( y compris une équipe TV de 13 personnes ). L' expédition a été menée dans le style aujourd'hui passé de mode, celui d' un siège massif avec emploi d' oxygène et de cordes fixes. Deux itinéraires ont été reconnus par une équipe de 9 hommes allant en éclaireurs au cours de l' au 1979, 3 Chinois étant victimes de l' avalan. Après avoir établi un camp de base à Rongbuk ( 5130 m ) le 5 mars, deux équipes de i I grimpeurs chacune se sont lancées séparément dans des tentatives indépendantes et simultanées par l' arête NE et la face N. Il paraît que les évolutions des deux groupes étaient placées sous le contrôle à distance de Tokyo, à 5000 kilomètres, par télécommunication via Pékin, avec données météo analysées par images fournies par satellite et transmises aux grimpeurs. La voie par la face nord ( chef H. Miyashita ) s' est révélée moins difficile que prévu, et le 25 avril le camp V a été dressé à 8230 mètres. La voie a été équipée de cordes fixes jusqu' à l' altitude de 8450 mètres, sous le couloir Hornbein. L' un des grimpeurs a abandonné à la suite de gelures, un autre a été tué par une avalanche, le 2 mai, si bien que les deux tentatives vers le sommet prévues avec 6 grimpeurs se sont réduites à une seule avec 2 hommes, T. Ozaki et T. Shigehiro, qui atteignirent le sommet le 1 o mai. Sur l' arête NE ( Y. Hamano conduisant sur cette voie ), l' activité a été perturbée par la persistance de vents violents et par la neige fraîche. Du camp VII établi le 2 mai à 8250 mètres, Y. Kato et S. Nakamura ( cameraman ) sont partis le 3 mai pour le sommet. Le second mentionné s' est arrêté à 8750 mètres, tandis que Kato atteignait le sommet à 16 h 55 ( heure locale ). Les deux alpinistes ont bivouaqué séparément cette nuit-là aux environs de 8750 mètres. Y. Kato a gravi l' Everest par le col Sud en 1973, et T. Shigehiro le K 2 en 1977. ( 2 ) Reinhold Messner a réussi l' exploit, qui paraît stupéfiant, de gravir l' Everest en solitaire en 5 jours. Il a suivi la route classique des expéditions britanniques entre les années 1920 à 1930. Au préalable, deux ascensions par cette route avaient été réussies, par les Chinois en 1975 et par les Japonais en mai 1980. Arrivant à Rongbuk le 29 juin, Messner a établi une base avancée, située au pied du col Nord, vers 6940 mètres, au début de juillet. Trouvant des conditions de mousson défavorables, il a attendu jusqu' à ce que s' écoulent deux semaines de temps clair et venteux éliminant un peu de la neige fraîche. Le 18 août, partant à 5 heures du matin de sa base avancée avec une charge de 15 kg comprenant une petite tente, il a atteint le col Nord ( 7285 m ) à g heures, malgré un retard cause par une chute dans une crevasse. Il a campé ce soir-là à 7800 mètres sur l' arête NE. Le 19 août, il a suivi cette arête jusqu' à 7900 mètres, puis traverse la face N jusqu' au grand couloir ( couloir Norton ). Il était absorbé à ce point par l' effort et la concentration qu' il n' a pas vu le temps se détériorer. Il a dû camper 15 heures aux environs de 8200 mètres, sous le grand Couloir, dormant tout habillé sans ôter ses chaussures. Le 20 août, par un temps plus que médiocre, il a repris son ascension en laissant sur place son sac pour ne prendre que son piolet et une caméra. Il a gravi le couloir qui, rempli d' une neige profonde, a présente une escalade épuisante bien que sans difficulté technique. Par visibilité médiocre, il a émerge au-dessus du couloir, sur l' arête N en tournant un raide mur rocheux qui pourrait, selon lui, être la Deuxième Marche ( The second Step ). En suivant l' arête, il a atteint, le 20 août à 15 heures, le sommet qu' il trouva, dit-il, sous une neige épaisse de mousson, et sans vue. La descente a pris 4 heures jusqu' au camp situé à 8200 mètres, où il a passé une deuxième nuit ( le 20 août ). Il regagnait la base avancée ( 6490 m ) le 21, et Rongbuk le 23 août. Le seul compagnon de Messner était son amie canadienne Nena Ritchie. Les autorités chinoises ont insisté sur le fait que cette caravane aurait dû comprendre un interprète, un officier de liaison, un officier-médecin et 3 yaks. Le coût de l' expédition a été de 50000 dollars U. S.
( 3 ) Une équipe de l' armée française a fait une reconnaissance par le N, durant la période d' avant, en préparation d' une expédition 1981.
Shisha Pangma ou Xixabangma ( 8046 m). connu également sous le nom de Gosainthan ( Première ascension le 2 mai 1964 par des Chinois ) ( 1 ) Deuxième ascension les I I et 12 mai 1980 par une expédition de 9 Allemands ( chef Prof. Dr M. Abelein ). L' itinéraire, comme celui des Chinois, venant du N, traversait en direction du NE. Au-dessus du camp de base, établi le Ier avril aux environs de 5000 mètres, 4 autres camps ont été dressés ( par les Chinois, 6 ), le plus élevé vers 7300 mètres, De là, le II mai, M. Dächer, W. Schaffen, G. Sturm et F. Zintl ont atteint le sommet. Le 12 mai, S. Hupfauer et M. Sturm répétaient l' ascension.
( 2 ) Une équipe de 8 Autrichiens ( chef Hans Mautner ) a réussi la troisième ascension de cette montagne le 13 octobre. Le groupe a fait par air la route Pékin—Chengdu—Lhasa; puis par jeep Shigatse—Shigar. De là au camp de base à 5150 mètres, le 18 septembre. La voie suivie semble avoir été celle des Allemands, avec un camp IV, le Ier octobre, à 7040 mètres. La grimpée au sommet à partir de ce camp a été faite en 13 heures, le 13 octobre, par E. Obojes et E. Putz.
( 3La face Sud, encore vierge, haute de 3000 mètres, sera tentée en 1982, en style alpin, par une équipe anglaise de 6 personnes.
Shishapangma II ou Molamençhng ( 7702 m ) L' ascension de cette montagne, non gravie encore, sera tentée par une équipe néo-zélandaise de 11 personnes au début de 1981 ( chef Austin Brookes ).
Kongur ( 7719 mi ) La première expédition alpine anglaise faite en Chine récemment, avec la participation du Dr M. Ward, de Chris Bonington et de A. Rouse, a fait une reconnaissance, en juin et juillet 1980, du massif pratiquement inconnu du Kongur, situé dans la province du Sinkiang au SW de Kashgar. Les alpinistes se sont rendus par avion de Pékin à Kashgar, puis par route en suivant la marge du désert du Grand Takla Makanjusqu' aux lacs Ka- rakol. D' un camp de base établi d' abord dans le versant sud, puis dans le versant nord du Kongur, deux sommets marquants du massif ont été gravis, le Sarakyaguqi ( 6200 m ) au sud et le Karatash ( 5400 m ) au nord. Du haut de ces sommets, on a pu observer un vaste secteur et tracer une voie possible pour l' ascension du Kongur I ( 7719 m ). L' expédition a été grandement facilitée par l' ex organisation et l' aide amicale des autorités chinoises. En juin 1981 Chris Bonington, A. Rouse, P. Boardman et J. Tasker espèrent mener à bien une tentative de style alpin au Kongur I par l' arête SW. Ils auront l' assistance des médecins Dr M. Ward, C.J. Milledge, E. Williams et C. Clarke, dont le programme scientifique sera consacré à l' étude des effets du manque d' oxygène lors de séjours à l' altitude.
( 2 ) Une équipe de 20 Japonais, chef N. Takada, a reçu également l' autorisation de gravir cette montagne en 1981. Elle a été précédée par un groupe de reconnaissance.
Mustagh Ata ou Muztagata ( 7546 m ) Ce sommet, dont le nom signifie « Père des montagnes glacées », domine le désert de Tashkur-ghan, au Sinkiang ( Zizang ). Il est situé au sud des lacs du Petit Karakol, le groupe du Kongur se trouvant à quelque 40 kilomètres à son NE. Le grand explorateur suédois Sven Hedin y a fait une tentative en 1894, et réalisé en outre le premier levé topographique à grands traits. Le Mustagh Ata et le Kongur ont été l' objet de relevés trigonométriques en 1900 au cours d' une des expéditions de Sir Aurei Stein. La première tentative sérieuse d' ascension a eu lieu en août 1947, Shipton et Tilman parvenant à 100 mètres du sommet, en venant de l' ouest. La première a été réalisée en 1956 par une expédition sino-soviétique. Le sommet a été gravi de nouveau en juillet 1980 par une équipe de 6 Américains, trois d' entre eux atteignant le sommet, à savoir le chef, N. Gillette, G. Rowell et Jan Reynolds. Des chameaux ont servi au transport de l' équipement de l' expédition jusqu' au niveau des neiges, à 5200 mètres environ. De là, une ascension de style semi-alpin a été réalisée, les derniers 1370 mètres sous le sommet étant gravis en un jour. Des skis ont été employés à la montée et pour toute la descente, jugée comme la meilleure récompense de toute l' expédition.
BoGDO Ola ou Bogda ( 5445 m ) Malgré l' altitude apparemment modeste de ce groupe encore vierge, situé dans la chaîne du Tien Shan, la ligne estivale des neiges se situe aux environs de 2100 mètres. Le groupe, qui comprend trois sommets, le sommet est ( le plus élevé ), le sommet central et le sommet nord, a été pour la première fois l' objet de relevés, réalisés par Merzbacher en 1904, puis une nouvelle fois par une expédition géologique suédoise. La première tentative d' ascension est celle de Shipton et Tilman en 1948. Après une exploration par l' E et par le S, ces alpinistes ont conclu que le meilleur itinéraire serait du nord jusqu' à un col évident, puis en montant l' arête NE jusqu' au sommet E. C' est cet itinéraire qui a fait l' objet d' une tentative de la part d' une équipe de 7 Autrichiens, chef Marcus Schmuck, entreprenant une randonnée de 24 jours, en octobre 1980, pour gagner ce groupe. Ils ont fait chemin de Pékin à Urumhi et au Heavenly Lake ( lac Céleste ). Les bêtes de somme n' ont pu être utilisées que jusqu' à 2400 mètres à cause de la neige profonde. De là, l' équipe a établi un camp de base à 3600 mètres et un deuxième à 4700 mètres. Les températures étaient de to degrés sous zéro. M. Schmuck et E. Haase ont atteint le col de Bogda ( 4700 m ), mais ils ont dû abandonner l' ascension à cause de la neige profonde et du danger d' avalanches. Les difficultés de l' arête NE, au-dessus du col, ont été estimée des 2e et 3e degrés.
Une expédition japonaise a reçu l' autorisation de tenter l' ascension en 1981.
MiNYA Konkar ou Gongga ( 7587 m ) Un relevé topographique détaillé de ce massif situé dans la province du Sichuan occidental, à l' extrémité sud-est de la chaîne principale ( Main Range ), a été réalisé en 1930/31 par le géologue suisse Dr Arnold Heim avec le Prof. Edouard Imhof. La première ascension du sommet a été faite le 28 octobre 1932 par deux Américains, Richard Burdsall et Terris Moore, par un itinéraire venant du NW; la deuxième par 6 grimpeurs chinois, dirigés par Shih Chan-Chun ( 1957 ). Deux équipes américaines ont fait sans succès des tentatives en septembre/octobre 1980: l' une, de 12, conduite par Al Read, par la voie des premiers nord-ouest et l' autre de 6, conduite par Lance Owens, par la face sud.
Quatre expéditions ont obtenu une autorisation pour 1981: 2 japonaises, une italienne, ( dépê-chant des équipes de reconnaissance à l' automne 1980 ) et une expédition Suisse du CAAZ. Des sommets secondaires du massif seront les objectifs d' un groupe de 8 hommes de l' armée britannique et d' une équipe italienne de to ( chef, Prof. M. Vitale ) qui a fait une reconnaissance en juillet 1980.
Amne Machin ou Anyemaq_en ( 7160 m ) Situé dans la province du Chinghai sud-est ( Qinghai ), à 250 kilomètres environ au nord du Minya Konkar, ce sommet a été, il y a quelque 25 ans, l' objet d' une intense controverse quant à son altitude, alors qu' il était supposé plus élevé que l' Everest. La première tentative sérieuse d' as, en i960, a été couronnée de succès: une équipe relativement jeune de 8 géologues et étudiants chinois l' a réalisée le 2 juin i960, déterminant l' altitude actuellement admise de ce sommet et préparant une carte géologique. Ils ont abordé la montagne par le NE.
Pour autant qu' on soit bien renseigné il n' y a pas eu de deuxième ascension, mais une équipe japonaise de 16 alpinistes, dirigée par T. Masaki, espère faire une tentative par l' ouest en 1981.
INDE L' Indian Mountaineering Federation ( IMF ) qui patronne les expéditions indiennes et souvent leur apporte un appui financier, est le principal organisme responsable pour l' obtention d' autorisa gouvernementales en faveur d' expéditions étrangères visitant le Garhwal, le Kashmir, le Kulu/Lahul, etc. En 1980 l' IMF a enregistré 62 expéditions étrangères ( dont 30 japonaises ) et 61 indiennes. Au Garhwal, la région du Gangotri, à elle seule, a attiré 23 expéditions étrangères. Nous mentionnons ci-dessous quelques-unes des plus importantes.
Kashmir-^anskar Nun ( 7135 m1 ) Une équipe de 8 Autrichiens ( chef W. Knezicek ) a gravi la face ouest de cette montagne, en 5 jours au départ du camp de base, avec 2 camps au-dessus. Sommet atteint le 11 juillet par le Dr Veronika Merz ( Suisse ), I. Gruber et le chef.
( 2 ) 4 membres d' une équipe de 5 Japonais ont gravi le Nun le 28 août par son arête NE.
( 3 ) Trois membres d' une équipe américaine de 7 personnes, à savoir le Dr Thomas Mutch ( chef du groupe ), T. Binet et C. Heimark, ont atteint le sommet du Nun le 5 octobre. A la descente dans la tempête, Mutch est tombé dans une crevasse en se blessant sérieusement à la tête. Il en a été retiré et les trois grimpeurs ont passé une nuit à l' air libre aux environs de 6500 mètres. Le matin suivant, Binet et Heimark ont laissé Mutch en état d' in pour descendre à la recherche de secours. A leur retour, le même après-midi, Mutch avait disparu, ayant probablement fait une glissade mortelle sur la pente rapide. Les deux autres grimpeurs ont subi des gelures.
Kun ( 7087 m ) Une équipe de 7 Autrichiens ( chef H. Hochhäuser ) a gravi ce sommet par l' E avec un camp de base sur le glacier de Shafat à 4100 mètres et deux camps, plus haut, à 5300 et 6300 mètres. Le 24 juillet, H. Stadibauer seul, puis, le lendemain, 5 autres participants ont atteint le sommet.
Sommet Zi ( 6181 m ) Situé au SW du Nun-Kun, ce sommet a été gravi pour la première fois par son arête SW, le 20 août, par les 12 membres d' une expédition japonaise conduite par M. Ouchi.
Groupe du Barnaj Deux sommets de 6150 et 6170 mètres, situés près du Barnaj I, ont été gravis pour la première fois le 14 août par 4 étudiants japonais de la Tokyo College Expedition ( chef Y. Kubora ).
Brammah ( 6415 m ) L' arête N, cotée TD en degrés alpins, a été gravie en style alpin en trois jours, au mois de septembre, par les Français D. Julien, E. Schmutz et R. Steiger.
Kulu Menthosa ( 6444 m ) Six Autrichiens ( chef G. Gruber ) ont fait en style alpin l' ascension de ce sommet entre les 27 et 29 juillet en suivant la voie ouverte par des expéditions précédentes, par le SE.
Baspa Leo Pargial Nord ( 6790 m ) 10 hommes de Y Indian National Cadets Corps, conduits par le major K. Kumar, ont gravi cette montagne en deux groupes, les 27 et 28 septembre. C' était la 4e ascension ( première par Marco Pallis le 10 août 1933 ) de ce sommet situé à la frontière Inde/Tibet, à l' ouest de la région du Garhwal. Le sommet sud, élancé et rocheux, moins élevé de 10 mètres, est encore vierge.
Garhwal ( Région du Gangotri ) Le colonel Kukrety du Rajput Regiment, a conduit une troupe de 48 hommes, dont six seulement possédaient quelque expérience en alpinisme. Néanmoins, pendant le mois de mai, trois ascensions ont été réussies: au Kedarnath Dome ( 6830 mau Kedarnath ( 6940 mau Bhartekhunta ( 6577 m ).
Bhrighu Panth ( 6772 m ) Une équipe féminine ( chef Arlene Blum ) comprenant 5 Américaines, une Néo-Zélandaise et 2 Indiennes, a fait la première de cette sommité, le 19juin. C' est récemment que cette montagne a été « ouverte » aux grimpeurs.
Kharchakund ( 6612 m ) Les 6 membres d' une expédition japonaise ( chef S. Miyahara ) ont gravi cette montagne en deux groupes, les 29 et 30 avril, par l' arête nord dont l' approche s' est faite par l' est. Une première, semble-t-il.
Bhagirathi I ( 6856 m ) ( a ) Une équipe de 14 Japonais, chef H.Taka-bayashi, a réussi la première ascension de ce sommet le 29 septembre. Camp de base placé à Nandanban ( à 4400 m ) le 11 septembre. Campii à 6350 mètres, le 27 septembre. De là, 3 grimpeurs ont atteint le sommet le 29 septembre, 4 autres ont fait de même le 30, puis 4 encore le Ier octobre, et enfin 3 Japonais ( y compris le chef ) et l' officier de liaison indien le 2 octobre.
( b ) Une autre équipe japonaise de 12 alpinistes, chef T. Matsunaga, a placé un camp de base à Nandanban le 14 août, fait une tentative par l' arête S, mais abandonné le Ier septembre vers 6000 mètres à cause de la mauvaise qualité du rocher.
Bhagirathi II ( 6511 m ) Deux membres d' une équipe féminine japonaise de 7 alpinistes y compris leur chef H.An-naka, ont atteint le sommet de cette montagne le 5 octobre par l' arête W. Camp de base placé le 19 septembre à Nandanban. Camp le plus élevé n° III le 29 septembre à 6000 mètres. Ce sommet a été réussi pour la première fois, de l' E, par une équipe allemande le 9 septembre 1938.
Bhagirathi III ( 6454 m ) Une équipe tchèque de Io personnes ( chef Z. Lukes ) a place son camp de base à Nandanban le 21 septembre, gravi le Bhagirathi II par l' E le Ier octobre ainsi qu' un sommet anonyme ( env. 6450 m ) le 4 octobre. De là, en suivant l' étroite et raide arête N, ils ont atteint le Bhagirathi III le 8 octobre. Première de cette montagne par l' W, le 18 juin 1933, par une équipe anglaise.
Shivling ( 6542 m ) ( a ) La troisième ascension de ce sommet ( les deux précédentes par des cordées indiennes ) a été réussie, le 20 juin, par une équipe de 12 Japonais, par l' arête W, voie des deux premières ascensions. Camp de base à 4300 mètres, le 16 mai, et camp III à 5900 mètres, le 27 mai. Quatre participants au sommet après un bivouac à 6250 mètres.
( b ) LTne équipe de 5 Japonais ( chef N. Yasuda ) a fait la quatrième ascension par une excellente voie nouvelle empruntant l' arête nord. Après avoir établi leur camp de base à 4350 mètres, le 20 juillet, les grimpeurs ont dressé 4 autres camps; le camp IV à 6200 mètres, le 30 août, était le plus élevé. De là, le 4 septembre, M. Yamamoto ( 32 ans ), M. Fujita ( 23 ans ) et I. Kubo ( 22 ans ) ont at- teint le sommet. Eviron 3000 mètres de cordes ont été fixés sur la voie, dont la partie supérieure était très exposée.
Vasuki Parbat ( 6792 m ) Deux remarquables ascensions ont été réussies par le même groupe de 3 jeunes grimpeurs japonais, K. Nakae, H. Nomura et M. Nomura.
Panwali Doar ( 6662 m ) Situé sur le bord sud du bassin de la Nanda Devi, ce sommet a été abordé par le SE, du glacier du Pindari. Camp de base à 3700 mètres, le 4 mai. Du camp III situé à 6150 mètres, le sommet fut atteint le 30 mai. Près de 1700 mètres de cordes fixes ont été placés au-dessous et au-dessus de ce camp ire ascension ).
Plus tard, partant d' une base placée le 5 septembre au-dessus du glacier du Gangotri, les grimpeurs quittaient le to septembre un camp avancé ( 5100 m ) au pied de la raide face E, faisaient 3 bivouacs et atteignaient le sommet du Vasuki Parbat le i 15 septembre. Il a fallu bivouaquer deux fois encore dans la face à la descente 2e ascension, la ire étant celle d' une équipe indienne par l' arête N en 1973 ).
Kämet ( 7756 m ) Une équipe de l' armée indienne forte de 19 hommes, conduite par le major Bajaj, suivant la route des premiers ascensionnistes ( 1931 ), a pu envoyer au sommet 3 Indiens et 2 sherpas, le Ier juin, après avoir établi une chaîne de 5 camps.
Nanda Devi ( 7816 m ) Une équipe de l' armée indienne, 24 hommes sous la conduite du capitaine Bahuguna, poursuivant l' ascension malgré de nombreux retours en arrière, est parvenue à loo mètres du sommet, où le leader, accompagné du capitaine Harshmani, a fait demi-tour.
Trisul ( 7120 m ) Six grimpeurs accompagnés de 3 porteurs ont atteint le sommet le 12 juin par la voie normale. Ils étaient membres d' une expédition allemande ( chef W. Walther ) comprenant Allemands, 2 Autrichiens et 2 Hollandais.
RiSHiKOT ( 6236 m ) Première de la face NW en partant du glacier du Ramani ( au S de Changabang ) par 2 Polonais, T. Karolczak et R. Pawlowski, le 9 septembre 1979. Ascension en 16 heures, en style alpin, de cette face raide et difficile, haute de plus de 1500 mètres. Les grimpeurs sont arrivés au sommet à t o heures du soir. Ils y ont passé la nuit, regagnant leur base le matin suivant.
Mrigthuni ( 6855 m ) Gravi le 11 septembre par une équipe de 4 Espagnols.
Maiktoli ( 6803 m ) Gravi le Ier octobre par une équipe de 6 Espagnols.
Traversée himalayenne Cinq Néo-Zélandais ( chefs conjoints: Peter Hillary et G. Dingle ) sont en train d' entreprendre une randonnée de 4000 kilomètres qui doit durer 300 jours. Partant du Brahamapoutre en Assam, ils traverseront le Bhutan, le Sikkim, le Népal, le Garhwal et le Karakoram jusqu' à Gilgit. Ils porteront eux-mêmes leur propre équipement de quelque 20 kilos, en comptant surtout sur l' appro local en vivres. Deux Indiens désignés par l' IMF se joindront à eux. Hillary et Dingle projettent de s' attaquer au Lhotse en 1982, au Makalu en 1983 et à l' Everest en 1985.
Karakoram L' année 1980 n' a vu se développer qu' une activité modeste. Bien que 50 expéditions aient reçu l' agrément des autorités, 32 seulement ont pu en fin de compte se lancer dans leur entreprise, dont g sont parvenues à atteindre leur principal objectif. Comme à l' ordinaire les Japonais ont prédominé avec 9 expéditions. La Grande-Bretagne et la France en ont compté 6 chacune, les USA 5; l' Allemagne une, de même que la Pologne et le Canada; l' Espagne 3. Pas d' expédition suisse.
International Karokoram Project 1980 Pour célébrer son cent cinquantième anniversaire, la Royal Geographical Society de Londres a patronné un programme de travaux scientifiques, conduits par des hommes de science britanniques en collaboration avec des experts pakistanais et chinois. Plusieurs domaines de recherche ont été et vont être explorés, parmi lesquels la mesure des variations des systèmes glaciaires durant le demi-siècle écoulé, quant à leur volume et à leurs mouvements. Il y a en tout cinq programmes reliés entre eux, intéressant la glaciologie, la géomorphologie, la sismologie, l' étude des structures, la géologie et la topographie, et comprenant les travaux sur le terrain effectués entrejuin et septembre par 30 Britanniques, 14 Pakistanais et 6 Chinois, tous hommes de science utilisant les moyens techniques les plus avancés. Les régions principales dans lesquelles s' est fait ce travail sur le terrain comprennent la vallée des Hunza au nord de Gilgit, les glaciers de Batura et de Hispar-Biafo, et la vallée de Chitral. On a trouvé le glacier de Gulkin en état de crue rapide, et il a coupé la route dite Karakoram Highway vers Pasu. Un petit groupe de savants, au nombre desquels Lord Hunt, s' est rendu au village de Shimsal. Un symposium doit se tenir en septembre 1981 pour un échange de rapports sur les résultats obtenus dans les divers programmes. On espère créer dans l' Université pakistanaise Quaid-i-Azam un petit centre de re- 8?
59 Le Ganesh IV ( Pabil ) de 7102 m, vu du sud Photo Peter Boardman 60 Le Dhaulagiri I ( 8i6y m ). Pilier sud-ouest. Voie des Français sur le ressaut final, au-dessus du camp IV ( 1980 ) Photo de l' expédition française 61 Le Dhaulagiri I. Voie des Français ( igy8 et ig8o ) Photo de l' expédition française cherches sur le Karakoram ( Karakoram-Cell ) pour donner une suite et un développement au travail commence sur le terrain.
K.2 ( 8610 m ) Arête ouest — Tentative à l' arête nord-est ( des Abruzzes ) La première expédition légère ( budget de 15000au deuxième sommet du monde en altitude comprenait 4 Britanniques, P. Boardman, D. Scott, J. Tasker et R. Renshaw. Les trois premiers faisaient partie de l' équipe anglaise 1978 à l' arête ouest. Ils projetaient de faire l' ascension en fixant des cordes entre les camps et en les ôtant au fur et à mesure de leur avance pour les replacer plus haut. Le camp de base a été place au pied de l' arête W, sur le glacier Savoia, à la fin de mai. Evitant la dangereuse pente neigeuse partie en avalanche en 1978, les alpinistes ont place un camp à 6310 mètres, le 5 juin, en y stockant des vivres pour trois semaines. Le 16 juin, après de brèves périodes de mauvais temps, l' équipe a gagné un endroit où placer un camp à 7000 mètres. Mais après l' abandon de Scott, consécutif au réveil d' une vieille blessure au dos, les trois grimpeurs restants ont décidé de se rabattre sur la route mieux connue de l' arête SE. En s' élevant par cette voie avec des charges de 20 à 23 kilos, par un temps constamment mauvais, ils ont occupé, le 2 juillet, un camp à 6100 mètres. Par la faute des conditions tempétueuses, le camp suivant n' a pu être occupé avant le 7 juillet, à 7000 mètres. Le suivant encore, à 7500 mètres, leg. De là, les grimpeurs ont établi un camp sur la plus haute épaule de l' arête SE, à 7750 mètres, le io juillet. Dans un dernier camp situé sur une vire étroite à 81 oo mètres, place en vue d' une tentative sommitale, l' équipe a été atteinte par une avalanche durant la nuit; après quoi ce fut la très difficile et dangereuse descente à la base. Une autre tentative a eu lieu entre les 22 et 29 juillet, mais l' équipe, peu à peu affaiblie par les tempêtes persistantes, a dé- 62 Le Baruntse ( y220 m ), vu de l' est. Itinéraire de l' expédi espagnole ( 1980J Photo J. Lopez 63 Le Tseringma ( 6333 m ). Itinéraire et camps de l' expédi australienne ( 1980 ) Photo de l' expédition australienne 64 L' Annapurna III ( 7555 m ). Col et sommet est Photo Denis Bertholet cidé l' abandon après avoir occupé un dernier camp à 8000 mètres.
Région du Baltoro Baltoro Kangri V ( 7260 m ) Une équipe de 7 Britanniques, conduite par le skieur Jeremy Stock, a atteint le sommet le 6 juin, après avoir creusé une grotte de glace sur la selle Conway, à 6300 mètres. Stock et deux autres de l' équipe sommitale ont fait à ski toute la descente jusqu' à la base avancée sur le glacier, où ils sont arrivés à g heures du soir le même jour. On a fait largement usage de skis à la montée également.
Baltoro-Siaghen Quatre Américains, G. Rowell, N. Gillette, K. Schmitz et D. Asay, ont mené à bien une traversée à ski de 42 jours, couvrant une distance de 435 kilomètres. Partant à fin mars pour remonter par le glacier de Bilafond au glacier de Siachen, ils ont franchi la face W du Sia Kangri ( vers 6850 m ) pour descendre sur le glacier de Baltoro et Askole. De là, en remontant les glaciers de Biafo et de Hispar ( ce qui a pris 8 jours et demi ), ils ont terminé dans la vallée des Hunza. Randonnée on ne peut plus dure, comportant des efforts soutenus d' un bout à l' autre, en particulier pour porter ou hisser de lourdes charges. Des porteurs n' ont été employés que sous la limite des neiges, et une cachette de vivres a été placée à mi-course au village d' Askole.
Mitre Peak ( 6010 m ) Le jeune grimpeur français Yvan Ghirardini a fait, le 2 juin, une ascension en solitaire de ce sommet difficile.
Skyang Kangri ( 7544 m ) Deux grimpeurs américains, Mike Kennedy et Jeff Lowe, ont finance et réalisé cette expédition, 65 Machha Puchare, appelé la « Queue de poisson », sommet encore vierge ( 6ggy m ) situé au sud de FAnnapurna III Photo Denis Bertholet Photo M. Abelin 66 Le Mount Kongur ( Chine ) de yyig mètres. A gauche: arête sud-ouest Photo de l' expédition britannique 1980 l' une des plus légères et des moins coûteuses ( au total 9000 dollars US ). Arrivés le 6 juin au pied du K.2, ils ont été choqués par l' affreux désordre laissé par l' expédition française de 1979 sur l' em de son camp de base. D' une base avancée ( à 5650 m ) sous l' arête NE du K 2, ils sont partis, le 20 juin, pour une tentative à la face W du Skyang Kangri. Camp dans la face à 6600 mètres, le 21 juin. Cependant la roche s' est révélée tendre, ébouleuse et sans fissures, et ils se sont aiguillés vers un objectif nouveau, le Pilier Sud qui va joindre l' arête E ( voie de la première par les Japonais en 1976 ), à 300 mètres environ sous le sommet. Le 4 juillet ils étaient venus à bout des principales difficultés du pilier rocheux et bivouaquaient en hamac à 6550 mètres. Le 5 juillet, reprenant l' ascen, ils bivouaquaient à 7000 mètres et à 150 mètres environ sous l' arête E, où ils furent cloués par la tempête pendant deux jours. Tentative abandonnée à cause des effets de la tempête et de l' insuffisance de vivres.
Gasherbrum I ( 8068 m ) Deux grimpeurs français, Maurice Barrard et Georges Narbaud, grimpant sans l' aide de porteurs ni d' oxygène, ont gravi l' arête SW ( route semblable probablement à celle des Yougoslaves en 1977 ), atteignant le sommet S ( 7069 m ) le Ier juillet. Ensuite, encordés et utilisant des skis de fond, ils ont traversé sur 6 kilomètres environ le plateau supérieur vers 7500 mètres d' altitude, atteignant le sommet principal le 15 juillet. La descente a pris deux jours, et ils ont passé 32 jours au total sur la montagne.
Gasherbrum II ( 8035 m ) a ) 7 Japonais ont suivi la route de la « première » ( 1956 ) ( SW-SE ), établissant 4 camps, le plus élevé à 6850 mètres. D' un bivouac placé le Ier août à 7350 mètres, 3 grimpeurs sont partis pour atteindre le sommet, parmi eux le chef H. Sato, le 2 août. Pas de recours à l' oxygène. Un 67 Le Shisha Pangma ( 8046 m ), vu du nord. Les Chinois ont ouvert un itinéraire en mai 1964, les Allemands en mai ig8o et les Autrichiens en octobre ig8o.
68 Le Bogdo Ola ( 5445 m ). De gauche à droite: sommets est ( point culminant ), central et nord. Itinéraire du col nord Photo M. Schmuck grimpeur de 28 ans, tombé malade ( œdème pulmonaire ), a été secouru par hélicoptère de la place Concordia. Le camp de base avait été établi le i7Juin.
b ) Une équipe espagnole de 6 grimpeurs ( chef P. Aymerich ), autorisée à tenter le Gasherbrum III, a gravi le Gasherbrum II en lieu et place. Camp de base établi le 17 juillet à 5155 mètres. Au-dessus du campii ( 6000 m ), les Espagnols semblent avoir opéré en pleine collaboration avec l' expédition japonaise. Plus haut que leur camp IV ( à 7000 m ), ils ont placé un bivouac à 7450 mètres, le ieraoût. De là, le 2 août, le chef et E. Font ont atteint le sommet. Le coût total de l' expédition a été, dit-on, inférieur à 20000 dollars US.
Gasherbrum IV ( 7925 m ) ( ire ascension par les Italiens en 1958, par l' arête NE ) 7 Américains ont tenté l' arête S. Le chef, S. Swanson, et C. McKibbon, ont atteint un point situé à plus de 7100 mètres à la fin de juillet, avant de battre en retraite devant le danger d' avalan. Un membre de l' équipe est tombé malade. Il a été secouru par hélicoptère venu de la. place Concordia. Ce sommet attend encore une deuxième ascension.
Gasherbrum V ( 7321 m ) Une équipe de 4 grimpeurs français de Chamonix ( chef J. P. Balmat ) a fait une vaine tentative en juillet/août ( ier le 2 août 1978 par une équipe japonaise ).
Broad Peak ( 8047 m ) Une équipe de 5 Français et un Américain ( chef J.L. Estienne ) a fait une vaine tentative par la voie des premiers ( éperon W, puis arête N ) en juillet/août. Mais deux des participants, G. Bettembourg et P. Vallençant, ont fait au début d' août une descente à ski de l' altitude de 7770 mètres au camp de base ( 4725 m ).
Chogolisa SW ( 7654 m ) Chogolisa NE ( 7640 m ) Le sommet SW a été l' objet d' une tentative par 2 Américains, H. Weaver et D. Cannatte, un Canadien, J. Wittmayer, qui ont eu la chance de survivre après avoir été blessés par une avalanche, à la mi juillet, aux environs de 6650 mètres. Ils ont été évacués avec l' aide d' une équipe de iojapo-nais, qui avaient fait une tentative infructueuse à l' arête SW du sommet NE du Chogolisa.
Masherbrum NE ( 7821 m ) Masherbrum SW ( 7806 m ) Vaines tentatives en juillet-août vers le sommet NE par une équipe de 11 Japonais, et vers le sommet SW par 2 grimpeurs français. Ce dernier sommet n' a pas encore été gravi. Le sommet NE l' a été pour la première fois en i960.
Région du Kondus—Kaberi K7 ( 6935 m ) Trois grimpeurs anglais, chef P. Melling, ont fait sans succès une tentative en juillet/août.
Ghent NE ( 7342 m ) Une équipe de 5 Allemands ( chef Dr. B. Scher-zer ) a réussi une ascension de ce sommet. Trois des participants l' ont atteint le 18 juin 1980.
Région du Biafo Mango Gusor ( 6288 m ) Gravi au début de juillet par une équipe de 3Japonais ( chef T. Sudo ).
Uzun Brakk ( 6422 m ) Deux grimpeurs anglais, Tony Saunders et Will Tapsfield, ont obtenu un très beau succès dans la face NE, en juillet. Ils l' ont gravie en style alpin ( degrés D/TD ) en 7 jours avec 3 bivouacs.
Région de l' Hispar Yutmaru Sar ( 7100 m environ ) Ce sommet, qui se dresse au haut du glacier de Yutmaru, entre le Kanjut Sar et le Kunyang Chish, semble avoir été gravi pour la première fois en juillet 1980 par une expédition de 5 Japonais, conduits par T. Sugimoto.
DiSTAGHiL Sar ( 7855 m ) Gravi en juillet par une équipe de 5 Polonais, conduits par R. Kowalewski.
Entre mai et juillet, des tentatives ont eu lieu sans succès pour gravir les sommets suivants:
Batura I ( 7785 m ) 2 Japonais ont tenté l' arête S, atteignant 7500 m, le 27 août.
Kunyang Chish ( 7852 m ): tentative par le N par 3 Anglais, D. Wilkinson, S. Venables, P. Bartlett, qui ont atteint 6750 m.
MoHMiL Sar ( 7342 m ): tentative par 4 Espagnols.
Nanga Parbat ( 8125 m ) En mai, juin et juillet, trois expéditions ont obtenu l' autorisation de faire des tentatives par le versant du Rupal ( sud et sud-ouest ). Aucune n' a connu le succès. Il y avait une équipe de 2 Espagnols, L. Fraga et R. Karl ( Rupal ), une anglo-ca-nadienne de 6 et les grimpeurs français Yannick Seigneur et Patrick Berhault ( Rupal ). Ce dernier a été atteint d' un œdème pulmonaire au début de l' ascension.
Karakoram oriental Une vaste expédition de l' armée indienne venant de Leh, sous la conduite du brigadier K. N. Thadani, a établi un camp de base aux environs de 5200 mètres, sur le glacier de Siachen, près du confluent des glaciers de Teram Shahr et de Lolofond. Le 18 septembre, un effectif de 15 hommes, en deux équipes, a atteint un point, situé vers 7000 mètres, sur l' arête de l' Arsarasas. Le groupe de l' Arsarasas compte 6 sommets dépassant sept mille mètres ( le plus élevé a 7245 m ), dont un seul, à notre connaissance, a été gravi, l' Arsarasas I, par une équipe japonaise, le 7 août 1976. La région est en général interdite aux expéditions étrangères.
Hindu Kush Une équipe de 6 Américains ( chef G. Prozak ) a visite le glacier de Barum sud, au SE du Tirich Mir, au mois de juillet. De là, les grimpeurs ont réussi un sommet vierge de 6000 mètres environ. Il a fallu dresser trois camps, et la partie supérieure de l' escalade comprenait une pente de glace de 500.
Traduit de l' anglais par E. Pidoux